Nogaro – Parlem TV réunit 3 pointures pour discuter de l’école

000 Stéphane Granier Michel Coulardeau Sabine Soudin Cyriaque pessard et Maryse Brunet 1bis 230118.jpg

Des enseignants passionnés pour une école vivante

Le 23 janvier, Parlem TV (1) a réuni :

  • Stéphane Granier, professeur des écoles depuis 1992, actuellement à l’école de Saint-Germé, pour son expérience des écoles rurales à plusieurs niveaux,
  • Cyriaque Pessard, instituteur et directeur d’école à Monfort (Gers), pour son expérience de « l’école du 3e type »,
  • Maryse Brunet, professeure agrégée, enseignante des enseignants, auteure d’ouvrages pour le réseau Canopé, pour son expérience de la formation des enseignants.

Le sujet de la discussion - « Quelle école ? » - est évidemment un des sujets essentiels de notre société. Et tout le monde a une opinion sur ce sujet... Stéphane Granier et Cyriaque Pessard représentent, chacun à sa façon, un enseignement différent de l’enseignement traditionnel où le maître, détenteur du savoir, dispensait les connaissances dans les jeunes cerveaux plus ou moins attentifs. Michel Coulardeau, président de Parlem TV et Sabine Soudin, secrétaire, ont animé le débat.

Stéphane Granier expose sa méthode

Il explique qu’il est parti de la méthode Freinet et qu’il l’a fait évoluer avec les outils de communication modernes.

Il pratique une pédagogie de projet qui consiste à faire réfléchir les enfants sur des cas pratiques. Le projet crée le besoin de savoir, de maîtriser des apprentissages, de demander de l’aide. L’enfant est mis en situation de se poser les questions les plus simples et les plus complexes. Bref, il devient acteur de sa propre formation et se prépare ainsi à devenir un citoyen. Il affirme sa liberté et se rend compte qu’il ne peut l’utiliser sans coopérer et partager.

Les projets sont planifiés pour toute l’année avec les enfants, ce qui les implique particulièrement et leur donne confiance dans la marche de la classe.

S’agissant de l’orthographe, c’est le sens qui est mis en valeur pour l’assimiler et cela marche, sans dictée.

À la fin de l’année scolaire, le programme prescrit est assimilé par les élèves.

Mais Stéphane Granier estime que pour ce type d’enseignement, le nombre d’élèves ne doit pas dépasser 22 : « avec 3 de plus, je serais obligé d’abandonner le dispositif des tables en « U » pour « les tables en autobus traditionnel », ce qui n’incite pas à coopérer.

Cyriaque Pessard, partisan de « l’école du 3e type »

« L’école du 3e type » est une notion inventée par Bernard Collot (2). Les enfants sont amenés à s’investir de plus en plus dans des recherches. Des réunions constantes ont lieu avec les enfants et les parents « pour construire un projet éducatif en commun » et faire entrer les enfants dans des apprentissages. La classe, si possible multi-âges, comporte de nombreux espaces dédiés, par exemple au bricolage.

Le point important, c’est de faire entrer la vie dans la classe. Par exemple, on accueille un nouveau-né, cela permet de prendre conscience des émotions, de les partager avec les parents, de créer des comptines etc.

La réalisation du journal de classe est également une activité importante.

Maryse Brunet veut améliorer la formation des maîtres

Maryse Brunet souligne que les deux intervenants travaillent à l’autonomie des enfants, alors que ceux-ci, dans l’enseignement classique, sont sous tutelle jusqu’à leur majorité (et parfois au-delà).

Si l’enfant est impliqué, il fait l’effort de comprendre, il devient autonome, il sait : il détient le pouvoir. S’il ne comprend pas, il n’a pas le pouvoir.

Une question primordiale est celle de la formation des enseignants, qu’elle estime totalement insuffisante et inadaptée. Elle prend un exemple : celui de la rédaction. Le mot est banni des programmes depuis des décennies et l’on a oublié d’enseigner aux enseignants et aux enfants les méthodes de rédaction. Ils « rédigent des textes » qui sont des informations et non des rédactions.

Autre problème : les salaires des enseignants des écoles sont très bas. On peut penser que cela en rebute certains.

« Pourquoi le niveau de beaucoup d’enfants est-il faible ? »

À cette question posée dans la salle, Béatrice Pothier, spécialiste de pédagogie, répond qu’une des raisons est sans doute que « actuellement, les enfants ont 140 jours de classe avec 850 heures de cours par an, alors qu’en 1894, c’était 233 jours et 1338 heures, soit 36 % de plus, à multiplier par le nombre des années d’école ».

(1) Retrouver l’émission sur le site (http://parlemtv.fr/#&panel1-3).

(2) https://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/36504

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