La Bartherote : arracheuse de dents ambulante

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LA  BARTHEROTE, DENTISTE AMBULANTE

" Dis   papy ,  je vais  chez le dentiste"   dit le petit  Claude  à son grand-père, montrant  la dent qu’on  allait  lui  arrache . 

" Je  vais   te raconter   comment   on arrachait  les  dents à    l’époque  de   mon  grand-père . C’était   une dentiste  ambulante    qui opérait , la  Bartherote. Je  connais   bien  son histoire , mon  grand -père   était  né  à Vicdessos,  en Ariège ,  dans   le même  village  où la Bartherote  vit    le   jour  en 1875.

Confiée à l’assistance  publique,elle  fut   envoyée  sous  le  nom de   Maria  Martin chez   un guérisseur et   arracheur  de dents. Elle  faisait  aussi   les   fêtes  et les foires  pour  vendre   des chansons  de  l’époque . 

A  Riscle, elles  rencontra  Bartherote, prestidigitateur et  également  arracheur  de  dents .  Elle   l’épousa  et suivit    un apprentissage  de  dentiste   auprès  de  son mari . Plus adroite  et plus  rapide  que lui,  de plus en plus   d’hommes   préféraient confier  leur   dentition à la    jolie brunette, et  ils la consultaient    plus  souvent .

Jeune  veuve   avec  deux     enfants , elle  décide  de mieux organiser  son  travail   et économe, elle augmente  son revenu. Ses économies   lui  permettent  de commander  à des  carrossiers de  Toulouse  une  magnifique voiture   à  4  roues, capitonnée de  cuir   et  embellie  de   cuivres . Elle   disait  qu’elle  lui  avait  coûté  8 000 francs  . Elle   était   tirée  par quatre superbes  chevaux  et  sur   l’impériale   pouvaient   s’installer   les  4 musiciens  pour  attirer la foule   et jouer  un rôle  pendant  les extractions   sans  anesthésie . 

Elle  fréquentait     les  foires  et   marchés,  et parfois  même,   elle   faisait   jouer  son orchestre    à la sortie  des  messes. Vêtue  de  noir   et  coiffée   d’un chapeau   pointu  avec  plume  d’autruche, elle  ouvrait   son   cabinet    dentaire    en disant : "J’arrache  gratuitement les  deux premières   dents…" . On  se   précipitait  et  elle passait    à l’intervention : le  patient   penchait  la tête en  arrière, et le  pied  de  biche ou  le crochet   américain arrachait  la dent .  Les  musiciens  où  dominait  la grosse   caisse  couvraient    les hurlements    du patient   sur le  siège   d’opération .

Alors   que   «  l’opéré »    descendait  de  la voiture en se tenant  la joue , La  Bartherote  sortait   de la  voiture  une  épée   à la main  avec,  au bout,   la  dent   arrachée . Voyant   cela  , le public  croyait    qu’elle arrachait les  dents  à la pointe  de  l’épée !  On payait  pour   l’extraction d’une  dent  20  sous  . Elle  vendait    également     des  flacons de  médicaments  de   sa  fabrication, 1  franc. 

Elle  mourut  en  1906  à l’âge  de  71  ans"

Recueilli  par   Pierre DUPOUY

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