Le bras qui la soutient dans ses déplacements n’a plus lieu d’être dès lors qu’elle pose un pied sur la scène. D’une voix puissante qui envahit les arènes combles de Vic, Calypso Rose fait grimper la température de quelques degrés. Et lorsqu’elle écarte sa tunique pour esquisser quelques déhanchements chaloupés, c’est la folie dans le public !
La reine du calypso a fait preuve d’une énergie redoutable hier soir, tant dans ses chansons que dans sa façon d’occuper la scène, ou d’interpeller la foule sur les injustices sociales. Donald Trump lui-même n’est pas épargné lorsque la chanteuse trinidadienne martèle du poing ses convictions.
Car si toutes ses chansons sont joyeuses et entraînantes, on sent bien à travers le message toute la rage de cette femme que la vie n’a pas toujours épargnée. Mais c’est avec un immense sourire qui ne la quitte jamais et beaucoup d’humour qu’elle règle ses comptes.
Et lorsqu’elle quitte la scène, pieds nus après avoir envoyé valser ses chaussures, c’est sous les ovations d’un public en délire qui scande son nom pour tenter de la retenir encore un peu.
Richard Bona, accompagné par les prodigieux musiciens de Mandekan Cubano, a réussi à consoler les « salseros », en les entraînant dans des rythmes afro-latinos de son dernier album « Heritage », florilège du patrimoine commun des richesses de la musique populaire et traditionnelle de l’Afrique occidentale et de Cuba.
Le cocktail Caraïbe/Afrique de cette soirée unique a été particulièrement enivrant.
Photos Marc Le Saux