LA FOIRE AUX OIES COMME AUTREFOIS
Dimanche 23 Octobre aura lieu à Riguepeu la foire aux oies . Durant des décennies Riguepeu fut réputé pour sa foire aux oies maigres .Des « volaillers » ,marchands de volailles , des Landes , ou de laDordogne venaient acheter des oies maigres élevées par les paysans du secteur pour les confier à des gaveurs qui en faisaient des oies grasses . Cette commercialisation sur le champ de foire a disparu vers les années 70, les achats se faisaient directement dans les fermes . . Denis Charrié et ses amis du club de pétanque ont voulu recréer cette foire dans les moindres détails de la tradition « Les anciens , nous dit-il retrouveront quelques tranches de leur vie et ce sera pour les jeunes une belle leçon d’histoire, de patrimoine de la vie rurale et du commerce d’antan , je compte sur les échanges qu’ils auront avec leurs aînés » . Selon les autochtones , cette foire aux oies serait aussi ancienne que l’affaire des oies du Capitole . Riguepeu , bastide du 13 e siècle comptait autrefois un grand nombre de foires à dates fixes, sûrement très fréquentées puisqu’on avait bâti une halle importante remplacée aujourd’hui par un terrain de basket couvert.
Jour de foire
Les anciens nous rappellent que c’était une journée où on se levait aux premières lueurs de l’aube .La veille on préparait les parcs avec du grillage sous les platanes de la place du village , les troncs d’arbre doivent être truffés de pointes .On se disputait les emplacements, on, cherchait celui où le troupeau serait bien en vue . On amenait les oies à Riguepeu « à pattes » , certains avaient des chiens fort bien dressés et qui remettaient au sein du troupeau celle qui avait l’esprit vagabond et gagnait les champs bordant le chemin, d’autres mobilisaient les enfants avec une un long roseau . Auparavant on leur avait attaché autour du cou un ruban de couleur pour les reconnaître. Sur le padouen de Riguepeu, les troupeaux arrivaient de tous côtés et se mélangeaient, il s’agissait de ne pas se faire échanger une belle bête par une autre maladive. On dit « bête comme une oie » mais les troupeaux arrivaient sans encombre sur le foirails. Certains agriculteurs aménageaient leur charrette, peintes en bleu charron avec une bordure de grillage et attelaient une paire de vaches car elles se déplaçaient plus vite que les bœufs .Le foirail était sous une chape de bruits effrayants : cacardement des oies , bruits d’ailes , sifflements des jars qui au passage cherchait à vous pincer les mollets par une maille du grillage .
Les transactions sur le foirail
Le marché ne commençait que vers 13 heures ( solaires ) , mais les acheteurs étaient dejà là dès le matin pour effectuer une estimation du nombre d’oies et de la qualité . Une mamie nous raconte : « Je me souviens d’un volailler , un nommé Bacqué qui venait de l’Isle Jourdain et qu’on appelait « le caïd » qui avait la main sur ses collègues et de ce fait sur les opérations financières de la foire . Ils déjeunaient ensemble au restaurant de Mme Lasalle et organisaient leurs achats de l’après midi, supprimant toute concurrence. Mais parfois leur piège était déjoué par des acheteurs landais ou périgourdins ,et cassaient les prix fixés par les collègues du « Caîd » . payant quelques monnaies de plus . Les discussions sur les prix étaient serrées sur le poids , la morphologie, ils n’hésitaient pas à affirmer : « ce ne sont pas des oies à avoir du foi » Le marché conclu l’acheteur sortait les billets de son sac en cuir et jetait les oies dans des cages en bois .Parfois un volailler en avait tellement acheté qu’il était obligé de les laisser dans un pré attendant un deuxième voyage .Pas de chèque , tout se traitait comme ils disaient « en images » , et la fermière glissait les billets dans la poche de devant de son tablier . Si le marché avait été bon ; on fréquentait « les bancs » :le marchand de tissu Pomian, le Corse qui grillait les cacahuètes , le boucher proposait la tranche de veau,ou de la poitrine où il taillait une grande poche pour mettre le farci, Cet achat était un luxe , on achetait rarement de la viande de boucherie.Il y avait aussi le percepteur qui venait de Vic et tenait une permanence à la mairie, l’occasion de percevoir le montant de l’impôt ,un jour où il y avait de l’argent. Les tables des cafés se garnissaient également, pendant que les femmes négociaient la vente des oies, les hommes partageaient la chopine en faisant le bilan de l’année , les céréales, les vendanges le bétail mais aussi la chasse,les champignons, le passage des palombes.
Pierre Dupouy
PROGRAMME DE LA FOIRE
9H – départ de la randonnée sur les circuits préparés par la société de Pétanque
11h - Arrivée des oies
12h apéritif offert par la commune de Riguepeu
13h - repas animé par Clara Sanchez et son accordéon
14 h- danse gasconne avec Lous MIrandès et les enfants de l’école deRiguepeu
15 h – spectacle avec >>Banjo Barjo