Le "Point d'Orgue" si l'on peut dire de ce second festival du cinéma muet de Plaisance est bien entendu la projection en l'église samedi soir sur un écran géant de huit mètres du film russe tourné en 1929 par Dziga Vertof ( David Abelevich-Kaufman ) à Odessa et dans d'autres villes de Russie " L'homme à la Caméra".
" Le film est célèbre surtout par son approche très éclatée, la musicalité de son montage (pour un film muet), les nombreuses techniques cinématographiques utilisées (surimpression, superposition, accéléré, ralenti, etc.). Il est aussi célèbre pour sa mise en abyme (le film dans le film) : on suit l'opérateur tournant le film, on montre le montage d'une séquence de ce film et une autre scène présente un public regardant l'Homme à la caméra sur grand écran… Il illustre la théorie du cinéma de Vertov : le ciné œil."
A l'orgue derrière l'écran Franck Beauperin l'organiste Angevin semblait être lui aussi dans l'écran tant sa partition musicale a été parfaite, précise, forte, sportive aussi pour tenir pendant plus d'une heure de projection, les techniques actuelles en cela font merveille d'une part le film est numérisé et Franck dans son espace disposait d'un écran qui lui permettait d'être parfaitement en phase avec le déroulé du film.
"La petite ville d’Odessa s’éveille. Un jour comme les autres s’annonce. « L’homme à la caméra » sillonne la ville, son appareil à l’épaule. Il en saisit le rythme et, à travers lui, celui des vies qu’il croise. Plusieurs images sont mémorables : celle d'un homme qui se promène avec une caméra sur trépied dans le dos, un œil en très gros plan en superposition avec celui d'un objectif de caméra, la surimpression d'un cadreur géant installé sur un toit".