Histoire locale : les deux ponts sur la Baïse
On connaît le majestueux pont de pierre actuel qui franchit la Baïse dans l’agglomération de Mirande : œuvre de l’intendant d’Etigny peu avant la Révolution, il fait partie des chantiers qui ont transformé le visage économique de la généralité de Béarn, Gascogne et Navarre : les ponts et les routes, ayant amené un désenclavement et donné un coup de fouet au commerce. Il s’ensuivit un enrichissement collectif qu’llustre sa statue à Auch : il est représenté en administrateur avec à ses pieds une roue de charrette (l’œuvre) et une corne d’abondance (l’enrichissement). Une copie au format réduit de cette statue est d’ailleurs exposée au musée de Mirande, près de l’ascenseur.
On pense couramment qu’avant ce pont le transit se faisait exclusivement au niveau du foirail (place Saint Cricq) par un gué sur la Baïse (il existe toujours au demeurant et on le voit quand le niveau de la rivière est bas en été.
Mais Henri Calhiol (Société archéologique et historique du Gers), qui travaille actuellement sur ce thème, nous apprend qu’il a existé, avant le pont de pierre de d’Etigny, un pont de bois qui franchissait la Baïse avant qu’elle ne soit déviée vers 1786 et qui coulait alors entre l’ancien garage Citroën et la pépinière d’En Baloge, dans la terre cultivable propriété Trémont. Il devait être relativement simple et pratiqué par les piétons et les charrois modestes. Il sera démoli - peut-être par des cagots mirandais (il y a là un « ruisseau des cagots ») - à la faveur de tous ces grands travaux (les archives en parlent).
Et ce pont de bois existait au moins depuis 1639 puisque cette année-là les bourgeois de la bastide en refuseront le passage aux milliers de gueux révoltés venus de Marciac voulant se rendre à Auch, ce qui entraînera des dévastations dans les environs. Une communication dans le Bulletin de la Société archéologique et historique du Gers en perspective.