Pour des millions de catholiques, le 1er dimanche de l’Avent marque le début de l’année ecclésiastique qui se compose en deux cycles : le cycle de Noël, puis le cycle de Pâques.
Le cycle de Noël (Mystère de l’Incarnation) comprend trois temps : le Temps de l’Avent (4 dimanches), le Temps de Noël ( 2 à 3 dimanches) et enfin le Temps de l’Épiphanie (6 dimanches).
Le cycle de Pâques (Mystère de le Rédemption) comprend cinq temps : le Temps de la Septuagésime (3 dimanches), le Temps du Carême (4 dimanches), le Temps de la Passion (2 dimanches), le Temps Pascal (7 dimanches), puis le Temps après la Pentecôte (24 dimanches).
La date initiale de l’année liturgique était, au Ve siècle, la fête de l’Annonciation. D’abord célébrée en mars, cette solennité fut transférée en décembre.
Dérivé du latin advenire (« arriver »), le mot Avent désigne l’avénement du Christ, c’est-à-dire sa naissance. Instaurée par le pape Grégoire le Grand (élu évêque de Rome le 3 septembre 590), le Temps de l’Avent se célébrait, jadis, au mois de mars. Afin de ne pas interférer avec Pâques, cette solennité de l’Avent sera déplacée en fin d’année.
En France, c’est l'évêque de Tours, Perpetuus, qui ordonne que la célébration de l’Avent doit débuter à partir de la Saint-Martin, c’est-à-dire le 11 novembre, et ce, jusqu’à Noël. On jeûne trois fois par semaine : c’est pour cela que l’Avent est également nommé "Carême de saint Martin". Et c’est le premier concile de Mâcon qui, en 581, va officialiser cette ordonnance ; toute la France observera donc trois jours de jeûne par semaine depuis la Saint-Martin jusqu’à Noël.
« Suivant ce qui se pratique ailleurs, dit le Concile de Tolède en 665, la fête de l’Annonciation sera célébrée le 18 décembre dans toute l’Espagne, car elle tombe souvent en Carême ou à la solennité de Pâques. »
Au Xe siècle, on commença l’année au 1er décembre de l’Avent, c’est-à-dire quelques semaines avant la Noël. Dès 380, un concile de Saragosse ordonne une préparation de huit jours à la fête de Noël. Au Concile de Tours de 563, on mentionne l’Avent comme période liturgique possédant ses rites et ses formules propres. Dans la liturgie nestorienne (VIe siècle), l’Avent avait une durée de quatre dimanches, appelés dimanches de l’Annonciation, et dans les liturgies ambrosienne et mozarabe, on en comptait six.
Dans la liturgie romaine, l’Avent dura d’abord cinq semaines et actuellement il en compte quatre. Le premier dimanche de l’Avent est celui qui est le plus proche de la fête de saint André célébrée le 30 novembre.
Au XIIIe siècle, le jeûne de l’Avent n’est plus pratiqué communément. Quand UrbainV est élu pape, en 1362, il se contente d’obliger les gens de sa cour à l’abstinence mais il n’y est plus question de jeûne. Rome a alors coutume d’observer cinq semaines d’Avent qui précèdent la fête de Noël.
Autrefois, à Rome, pour chaque dimanche de l’Avent, il y avait un lieu différent bien précis où le peuple romain se rendait pour la Messe :
1er dimanche de l’Avent (4e dimanche avant Noël) :
C’est sous les auspices de la Vierge que s’ouvre l’année ecclésiastique. C’est en effet dans la Basilique de Sainte Marie-Majeure que tout le peuple de Rome stationnait autrefois en ce 1er dimanche de l’Avent, pour assister à la messe solennelle célébrée par le Pape aidé de son clergé. Au moment où il s’approchait de l’autel, se faisait entendre le chant d’entrée ou Introït où le prophète dit qu’il met en Dieu seul son espérance.
Avec l’Église, dès l’ouverture du Cycle liturgique, mettons de même toute notre confiance en Jésus qui, à Noël et à la fin du monde, récompensera ceux qui soupirent après Lui et qui l’attendent. « Ceux qui espèrent en Lui ne seront point confondus. »
La joie de posséder bientôt le Sauveur fut exclusivement autrefois et est encore, en grande partie, la note dominante du Temps de l’Avent, aussi continue-t-on à y chanter l’Alleluia, et une joyeuse sonnerie de cloches se fait entendre au chant des grandes Antiennes.
2e dimanche de l’Avent (3e dimanche avant Noël) :
C’est à l’église de Sainte Croix en Jérusalem, autrefois bâtie par Sainte Hélène, pour y recevoir les reliques de la Passion, qu’avait lieu la Station. C’est là que le peuple romain assistait à la Messe solennelle en ce 2e dimanche de l’Avent.
L’autel est orné de fleurs, les ornements peuvent être roses et on joue les orgues. À partir du VIIe siècle on donna aussi à ce Temps un caractère de pénitence. L’Avent fut appelé, au Moyen-Âge, « le carême de Noël », on y jeunait tous les jours et on voilait même les statues comme au Temps de la Passion. Cet esprit de pénitence s’exprime par la suppression du Gloria et du Te Deum, par l’usage d’ornements violets, par le fait que les ministres s’abstiennent de revêtir la dalmatique et la tunique qui sont des vêtements de joie, par la substitution du Benedicamus Domino à l’Ite Missa est et par de nombreux textes liturgiques.
3e dimanche de l’Avent (2e dimanche avant Noël) :
En 318 après J.-C., l’empereur Constantin avait fait élever une Basilique sur la colline du Vatican, à l’endroit même où Saint Pierre fut martyrisé et où son corps repose. C’est là que se célébrait toujours la Messe du troisième dimande de l’Avent, à Rome.
Ce dimanche est appelé « Gaudete : Réjouissez-vous », des premières paroles de l’Introït. Toute cette messe est en effet imprégnée des sentiments de joie dont l’Église, émue à l’approche du Sauveur, veut pénétrer nos âmes.
4e dimanche de l’Avent (1er dimanche avant Noël) :
Le quatrième dimanche de l’Avent, surnommé « dimanche de Rorate », se situe moins d'une semaine avant Noël dans le calendrier liturgique romain. Le peuple de Rome se rendait ce dimanche-là à la basilique des Saints-Apôtres (en italien : basilica dei Santi XII Apostoli), qui est une basilique mineure de Rome datant du VI e siècle, dédiée initialement aux apôtres Jacques le Mineur et Philippe (reliques), et plus tard à tous les apôtres. Cette basilique, qui se trouve dans le rione de Trevi, fut construite par le pape Pélage Ier au VIe siècle.
(Sources : Wikipedia et Missel quotidien et vespéral)