Après être allée ce week-end à la rencontre des agriculteurs manifestant sur les ronds-points du territoire, la présidente de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée Carole Delga a tenu ce lundi à rencontrer les agriculteurs du Volvestre, aux côtés de Sébastien Albouy, président de la Chambre d’Agriculture de la Haute-Garonne, afin d’écouter leurs revendications et d’esquisser des pistes de solutions qui pourront être proposées au Gouvernement.
« J’entends la colère des agriculteurs, je ne connais que trop leur situation et je me bats depuis des années pour la faire reconnaitre à Paris. Je les soutiens, et leur assure que la majorité des Français les aime. Leurs revendications sont légitimes et doivent continuer à être portées sans aucune violence : la coupe est pleine pour des gens qui travaillent beaucoup, qui se sentent mal aimés et caricaturés et qui doivent encore s’adapter sans accompagnement. Les agriculteurs d’Occitanie ont répondu présents sur la montée en gamme environnementale et sur la qualité des produits mais ils n’en ont tiré ni plus de revenu, ni plus de reconnaissance.
Il est essentiel d’avoir un discours politique courageux qui affirme que l’on peut concilier agriculture et écologie, et de la constance dans l’action. Moi je porte le fait que l’on peut produire mieux, mais cela nécessite du temps et des moyens : le temps de s’adapter mais aussi de mieux rémunérer la montée en gamme de l’agriculture française.
Le gouvernement doit tenir ses engagements, en apportant tout d’abord une réponse forte en cas de crises exceptionnelles, sur l’indemnisation de la grippe aviaire et de la maladie hémorragique épizootique (MHE) notamment. Sur cette question, la Région apportera un soutien spécifique aux agriculteurs touchés en complément aux interventions de l’Etat.
Le gouvernement doit prendre ses responsabilités, en déployant des moyens à la hauteur des enjeux de la transition et en accompagnant les exploitations dans un modèle durable et rémunérateur. Les agriculteurs ont besoin d’être sécurisés avec une feuille de route à long et moyen terme. Ils sont prêts à l’évolution du modèle agricole mais ils l’accepteront s’il est juste.
Le gouvernement doit protéger notre agriculture française, en faisant enfin respecter la loi Egalim, et en agissant de façon offensive contre les accords commerciaux internationaux qui la menace, en mettant en place des mesures miroirs imposant les mêmes standards de production pour les produits importés.
Il faut, enfin, sur la question de l’eau, plus de pouvoir localement. J’ai proposé en décembre dernier au président de la République Emmanuel Macron, de nommer un préfet de l’eau parce que la région Occitanie, qui subit le plus fortement le changement climatique et la sécheresse, doit être un territoire d’expérimentation en la matière.
La Région prend l’initiative d’une réunion sur l’eau associant la préfecture de Région, l’Agence de l’eau, les collectivités et la profession agricole. Tout le monde va se mettre autour de la table et nous allons faire en sorte de trouver des solutions pour faire avancer l’agriculture en Occitanie. » a déclaré la présidente Carole Delga à la sortie de cette réunion.