Mildiou : le président du Conseil Départemental en soutien auprès des viticulteurs

« Le Gouvernement doit réagir avec urgence à ce sujet ", déclare Philippe Dupouy

Plus de la moitié des viticulteurs gersois sont concernés. Le mildiou, ce pseudo-champignon qui affaibli les vignes, affectant leur capacité à produire des raisins sains, gagne du terrain dans le Gers.  

« La situation 2023 semble s’annoncer pire encore que les 2 années précédentes en termes de rendement. On parle de 30, 50 à 80% de pertes selon les cépages, c’est un véritable désastre. », révèle Philippe Dupouy, président du Conseil Départemental.

Les épidémies de Mildiou sont souvent associées à des conditions météorologiques humides et pluvieuses pendant la saison de croissance. En effet, la présence d’eau et de chaleur peut enclencher un cycle à répétition de contaminations des feuilles par les « pseudo-champignons.

Le département du Gers a été régulièrement touché durant les mois de mai et juin par des épisodes d’orages et averses courtes mais intenses et des pluies légères mais régulières qui ont impacté les productions agricoles dans le Gers notamment la viticulture.

Outre les pertes directes liées aux aléas climatiques (grêle, vents, coulées de boues...), les pluies régulières depuis mai, combinées à de fortes chaleurs sont à l’origine d’une vague inédite de Mildiou sur le vignoble gersois.

« Le Gouvernement doit réagir avec urgence à ce sujet ".

Les agriculteurs, ici viticulteurs, sont les premiers touchés par le changement climatique. Depuis maintenant plusieurs années, ils sont en premières lignes des aléas météorologiques. Chaque année, le Gers n’est pas épargné. », souligne Philippe Dupouy.

Ce dernier s’est rendu ce jeudi 27 juillet en matinée au contact de la profession. Au Domaine de Herrebouc, production de vins bio et biodynamiques, 80% des vignes ont été grêlées et les 20% restantes sont touchées par le mildiou. C’est du jamais vu depuis 30 ans. Sur les 8 dernières années, 7 ont été concernées par des aléas climatiques. « Nous sommes réellement inquiètes quant au devenir de notre production, notre viabilité est en jeu. En 2023, nous ne vendangerons pas. », lancent désespérément Carine Fitte et Hélène Archidec.

Les estimations sont encore incertaines et varieront en fonction de l’évolution météorologique dans les prochaines semaines, période de véraison du raisin et début de phase de maturité. Les cépages rouges sont plus particulièrement touchés (merlot ou tannat par exemple), les cépages blancs ou destinés à la distillation d’armagnac le sont également (ugni blanc).

Les exploitations les plus touchées par le Mildiou sont celles en bio, comme c’est le cas du Domaine de Herrebouc, où seul le cuivre peut être utilisé en traitement. Les exploitations à Haute Valeur Environnementale ont aussi souffert et celles en conventionnel sont également touchées.

« Lors des premiers dégâts sur les cultures, on pouvait parler de stocks d’avance afin de garantir une entrée financière. Ce n’est aujourd’hui plus le cas pour tout le monde, les années de productions à perte se succédant. La viabilité de nombreuses productions est désormais en jeu. J’appelle l’État à réagir avant que les vins du Sud-Ouest ne disparaissent », conclu Philippe Dupouy.

Le Président du Conseil départemental écrira dans les prochains jours au Ministre de l’Agriculture afin de le sensibiliser à ces situations critiques.

 

 

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