Suite à la condamnation politique de Stéphane Cazaban, ce matin, au tribunal d'Auch, le mouvement des Soulèvements de la Terre 32 communique :
"Qu'est-il advenu de la séparation des pouvoirs en France ?
Ce mardi matin, à Auch, Stéphane Cazaban a été condamné pour ses opinions et son activisme écologiques.
Le motif de non-respect du PLU n'est qu'un prétexte : la ZAD de l'Orchidée, qui a pris naissance sur le terrain de cet apiculteur gersois pour contrer un projet de parc photovoltaïque à Haget, l'avait placé dans le viseur du Ministère de l'Intérieur. Cet acharnement judiciaire est d'autant plus préoccupant qu'il n'est que le stigmate local d'une dérive autoritaire nationale que nous appelons à combattre par tous les moyens.
En mars, Gérald Darmanin qualifiait d’éco-terroristes les manifestant·es contre la méga-bassine de Sainte-Soline avant de remettre en cause les subventions de la Ligue des Droits de l’Homme. Dans la foulée, le gouvernement a franchi une nouvelle ligne rouge en arrêtant une quinzaine de militants écologistes puis en déclarant la dissolution des Soulèvements de la Terre. Depuis, la pression sur les organisations qui soutiennent ce mouvement s'est encore accentuée.
Ainsi, Attac, Extinction Rebellion et Dernière Rénovation ont reçu cette semaine une convocation à l’Assemblée nationale dans le cadre d’une commission d’enquête qui aura lieu le 18 juillet. Celle-ci porte « sur la structuration, le financement, les moyens et les modalités d’action des groupuscules auteurs de violences à l’occasion des manifestations et rassemblements intervenus entre le 16 mars et le 3 mai 2023 ainsi que sur le déroulement de ces manifestations et rassemblements ».
Après un passage en force de la réforme des retraites et une répression violente de ses opposant·es, le gouvernement et ses alliés lancent une attaque sans précédent contre les libertés associatives. Dernièrement, on peut également citer le cas d'Anticor, qui s'est vu refuser l'agrément nécessaire pour exercer sa mission de lutte contre la corruption à tous les niveaux, mais également, sur le versant syndical, des intimidations répétées et impunies envers des camarades de Solidaires ou de la Confédération Paysanne.
Sur le territoire gersois, les intimidations ont pris des tournures judiciaires avec les procès de Stéphane Cazaban et bientôt de Morgan Jolivet, également impliqué dans la lutte contre le projet de parc photovoltaïque d'Haget. Durant son procès, Stéphane Cazaban a été lourdement interrogé sur ses liens avec les Amis de la Terre 32 comme s'il s'agissait d'un groupuscule extrémiste.
Dans le même temps, Christophe Bukovec, militant CGT du Gers, se voyait convoqué à l'hôtel de police pour avoir collé une affiche contre la réforme des retraites sur la permanence de Jean-René Cazeneuve, un député qui se refuse à tout dialogue et préfère opter pour la voie judiciaire.
Comment appelle-t-on un pays dont le gouvernement et sa majorité relative restent sourds à la moindre remise en cause et s'acharnent sur leurs opposants dans le but de faire taire toute critique ? Macron s'était donné « 100 jours pour apaiser le pays ». Il ne cesse au contraire d'attiser la colère.
Nous ne céderons pas à ses provocations.
Les Soulèvements de la Terre continueront d'agir face aux ravages d'un capitalisme prédateur qui n'a plus désormais qu'un seul horizon : maintenir coûte que coûte sa trajectoire de profit au bénéfice d'une infime minorité de privilégiés et au mépris de nos conditions de vie collectives. Ensemble, nous nous dresserons sans cesse sur son chemin.
· Le procès de Morgan Jolivet aura lieu mardi 4 juillet au tribunal d'Auch. Il aura besoin de tout notre soutien.
· Demain, mercredi 28 juin, des rassemblements contre la dissolution des Soulèvements de la Terre et en soutien aux camarades inculpé·es auront lieu partout en France.
·Ce ne sont que quelques unes des multiples formes de surgissements que prendront désormais les Soulèvements de la Terre. Car ce qui repousse partout ne peut être dissous."