Merci Charles Agnona

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Samedi matin, en l’église de Cazaubon a eu lieu la cérémonie religieuse pour Charles Agnona.

Dans ce moment douloureux pour sa famille et ses proches, les cazaubonnaises et cazaubonnais, les anciens combattants…,  par leur présence sont venus rendre hommage à Charles Agnona et apporter autant qu’ils le pouvaient leur soutien à la famille en deuil.

Charles  Agnona,  décoré de la légion d’honneur et de la médaille  de la ville de Cazaubon, a marqué plusieurs générations d’adolescents, grâce à ses intervention régulières auprès des élèves de 3e du collège de l’Uby.

Charles Agnona tenait beaucoup au devoir de mémoire, mais aussi à communiquer les valeurs humaines qui l’ont animé toute sa vie.

Quand il intervenait auprès des jeunes, comme un grand-père auprès de ses petits-enfants et qui les captive en racontant des histoire de son temps, il les entrainait avec de nombreuses anecdotes locales et leur révélait  son engagement dans l’armée secrète : « En 1943, suite à mon refus d’intégrer le Service du travail obligatoire, je me suis caché, comme mon frère et d’autres camarades, puis nous avons rejoint la résistance. »

Avec sa légendaire bonhomie et sa simplicité, que ce soit lors des cérémonies commémoratives où il était très sérieux, dans les assemblées générales du Bataillon de l’Armagnac ou des anciens combattants de Cazaubon, ou au collège de l’Uby, il avait le don de mettre rapidement à l’aise les personnes, adultes ou adolescents.

Mémoire vivante de ses camarades morts au combat, qu’il n’oubliait pas. Que de camarades anciens combattants et résistants, il a accompagné à leur dernière demeure, témoignant ainsi toujours de son amitié et du respect qu’il avait pour les personnes.

Charles Agnona s’est engagé à l’âge de 20 ans au   Bataillon de l’Armagnac et  dans la 4e compagnie à partir de 1943 et jusqu’en 1946 : «  Ayant refusé d’intégrer le Service du Travail obligatoire (STO), je me suis caché à Cazaubon, puis, par la suite, en 1943 j’ai rejoint les rangs de la 4e compagnie du Bataillon de l’Armagnac. Avec le bataillon, dès le 7 juin 1944, ce fut la reconquête de l’Armagnac, puis du Gers, des départements limitrophes, du Sud-Ouest. En 1945, les combattants du Bataillon de l’Armagnac devenu le 158e RI, ont participé à la libération de l’île d’Oléron. »

Quand Charles évoquait ces moments de l’histoire, c’était toujours avec beaucoup d’émotion se rappelant le prix de la liberté acquis au cours de nombreux combats, ainsi que les traques, les déplacements de nuit… Il a participé à plusieurs parachutages, qui ont eu lieu sur le canton de Cazaubon. Après le rassemblement des 570 volontaires le 7 juin, à Panjas, avec ses camarades, il a combattu les allemands à Lucbardez, Estang, Gabarret, Gueyze, Viella, Castelnau-sur-Avignon, Aire-sur-l’Adour, l’Isle-Jourdain…

Les distinctions qu’il a reçues, notamment la légion d’honneur, sont la juste récompense de son engagement fidèle au service de la France, elles ont couronné son dévouement et son parcours dans les réseaux de la Résistance, son patriotisme.

Au collège, les adolescents écoutaient toujours silencieusement et avec beaucoup de respect Charles Agnona. Les collégiens prenaient des notes et à l’issue de la rencontre avec leur aîné, tous exprimaient qu’ils avaient passé un moment riche d’informations historiques, d’émotions fortes et partagées avec lui « Merci monsieur Agnona d’être venu nous rencontrer! »

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