Il y a urgence à créer de la ressource en eau

Chambre d'agriculture, FDSEA 32, JA 32 poussent un cri d'alarme

" L’année 2022 sera celle de tous les records en matière de températures maximales enregistrées, mais aussi de déficit pluviométriques : depuis le 1er juillet, il n’est tombé que 7 mm de pluie à Auch, contre 52 mm en moyenne inter-annuelle. Et cela ne vient qu’aggraver le déficit enregistré depuis le mois d’avril. Ainsi, le même scénario semble se répéter depuis quelques années, la succession de périodes de pluies intenses et excessives et de longues phases de sècheresse.

Les plantes en général, et nos cultures en particulier, sont mises à rude épreuve, luttant contre une évapo-transpiration intense. Les cultures de printemps ou d’été sans irrigation sont soit anéanties, soit présentent de très faibles potentiels de rendement. Dans ces conditions météorologiques, seule l’irrigation est en mesure de permettre aux plantes de conduire un cycle normal et d’envisager une récolte convenable.

 Mais malheureusement, le robinet se ferme là aussi, faute de ressource mobilisable. Pratiquement l’ensemble des bassins versants de nos rivières réalimentées est aujourd’hui en restriction, voire en interdiction. Il va manquer, sur l’ensemble du Gers, plusieurs millions de m3 pour terminer correctement la campagne d’irrigation.

Ce contexte terrible cette année nous questionne sur notre avenir et sur notre capacité d’adaptation face à ces phénomènes nouveaux appelés à se reproduire. Les agriculteurs diversifient leurs assolements pour réduire leur vulnérabilité, ils optimisent leur consommation d’eau en raisonnant les apports et en investissant dans du matériel performant. Tout cela est nécessaire mais plus suffisant.

Un point essentiel doit être tranché : la création de ressources complémentaires et multi-usage.

Pour la profession agricole, peut-être plus tôt sensibilisée à cette nécessité, il s’agit d’une priorité, non pas pour mobiliser à 100% cette ressource nouvelle mais bien dans un esprit de partage pour satisfaire tous les usages.

Aujourd’hui, il s’agit de préserver l’activité économique du territoire, demain peut-être son approvisionnement en eau potable et la salubrité du milieu.

A l’échelle du bassin Adour – Garonne, le déficit entre la ressource utilisable pour tous les usages et les besoins est estimé à 1 milliard de m3 à l’horizon 2050(*), soit la moitié de la consommation actuelle. Ce n’est pas si loin ! Il est plus que temps d’engager un véritable plan Marchal de la ressource en eau, qui accompagnera financièrement la création de nouveaux ouvrages collectifs et individuels. Le plan français de résilience et la nouvelle période de programmation des fonds structurels européens doivent permettre cela. Mais au-delà de l’encouragement financier, il y aura aussi à proposer une nouvelle posture d’instruction et d’acceptabilité sociétale de ces projets.

 Espérons que cette année 2022 ouvrira les yeux au plus grand nombre ! Nous sommes en alerte rouge pour la création de réserve et pour la sauvegarde de notre souveraineté alimentaire ".

Bernard Malabirade, Président de la Chambre d’Agriculture, Xavier Duffau, Président de JA 32, Christian Cardona, Président de la FDSEA 32.

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