Invitée dans les locaux du Conseil Départemental à la concertation citoyenne pour l’avenir des langues occitane et catalane intitulée « Cultura Viva » , la présidente de l’Académie de Gascon a donc pu entendre ce que la région Occitanie proposait pour sauvegarder notre langue régionale comme sa culture. Le but de cette première phase du plan régional était de "faire émerger les idées, discuter ensemble et se nourrir des expertises et des réalisations" des acteurs de terrains afin d’augmenter le nombre de locuteurs et favoriser les "opportunités d'usage" de la langue.
Après les interventions d’Yvette Ribés, conseillère départementale déléguée à la langue, Benjamin Assié, conseiller Régional lui aussi délégué aux langues régionales et Vincent Rivière chargé de mission pour les langues régionales, l’assistance était invitée a donner son avis sur les outils à mettre en œuvre pour reconstituer la culture vernaculaire de notre région. Proposition principale : « mettre des panneaux en occitan sur tous les axes routiers » ne peut que laisser perplexes ceux qui ont conscience de la manière dont peut se transmettre une langue, c’est-à- dire soit par l’immersion familiale, soit par un apprentissage progressif à l’école . Or le gascon est devenu une langue étrangère quoiqu’en disent les statistiques affichées qui sont bien loin de la réalité . Dans le département, trois classes bilingues seulement et pratiquement aucune initiation dès la maternelle.
Pourtant avant le Covid, l’Académie de Gascon de Seissan avait proposé de financer une initiation aux jeunes du groupe scolaire, proposition qui est restée lettre morte, et dont a été informé le chargé de mission pour les langues régionales Vincent Rivière, lors de cette concertation. De telles initiations existant dans certaines communes, Vincent Rivière a du mal à comprendre une telle situation , surtout dans une ville qui prétend vouloir garder un vernis Gascon même si les décideurs n’hésitent pas à mettre au placard ceux qui se sont jusque-là investis pour créer et faire vivre l’Académie, la considérant avant tout comme un outil pour la langue, c'est-à-dire quelque chose qui se parle, se lit et s'écrit , bien au delà de se limiter à son historique et aux péripéties qui ont conduit à sa disparition programmée
Mais on peut toujours rêver ! Pourquoi le futur PNR Astarac ( Parc Naturel Régional) qui devrait concerner plus de trois cantons, leur amenant une manne financière supposée particulièrement conséquente ne consacre-t-il pas une toute petite partie de cette tirelire inespérée à la conservation de la langue dans une démarche dynamique. Il serait logique que nos chères têtes blondes ou brunes aient au moins quelques notions de la langue de leurs aïeux, sinon à quoi vont leur servir ces panneaux routiers… aussi inutiles que couteux?
Au moins une école bilingue pour ces trois cantons et une initiation obligatoire dès la maternelle au même titre que toutes les autres matières. ! Il est temps de se battre non pas seulement pour divertir nos anciennes générations mais pour assurer une transmission pérenne qui passe obligatoirement par l’implication des jeunes. Sinon , à la fin de la décennie le gascon sera une langue morte au même titre que le latin