Depuis une dizaine d’années , Antonin Penche trace son chemin

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A la ferme de Baylac, installée à Lartigue, en bordure de la D 104 règne une certaine sérénité . pas de bâtiments surdimensionnés, aucune pléthore de matériel utra moderne, (d’ailleurs c’est un vieux tracteur Massey-Fergusson en cours de réparation qui  attend quelques réparations, entre la bergerie de l’étable) , des animaux en pleine forme  qui passent le plus clair de leur temps dehors , des conditions dignes d’un élevage traditionnel. Certains sont d’ailleurs  en partance pour une transhumance,  soit à Castelnau-Barbarens pour les brebis, soit à Betcave-Aguin pour les vaches .Pour gérer tout cela, Antonin Penche, un jeune « paysan » de 30 ans, parfaitement satisfait de la voie qu’il a choisie il y a 10 ans après ses études, en s’installant sur une petite exploitation familiale de 10ha où son père se consacrait au gavage avec vente directe de ses produits, en plus de son poste de formateur pour adultes au lycée agricole de Mirande. Aujourd’hui,  ce sont trente hectares  en fonds propre et 30 hectares  en fermage,  répartis sur trois sites et pour gérer tout cela, un jeune père de famille vaillant, bien organisé  et… heureux !  

Un  jeune éleveur averti 

Antonin  n’est pas du genre à «  mettre tous les œufs dans le même panier » ,  l’actualité lui  ayant déjà donné raison. Très vite, il a acheté 8 vaches , des Gasconnes des Pyrénées, en raison de leur rusticité d’élevage,  de leur facilité de vêlage et de leur production de lait, puis  quelques terres, en a loué d’autres, ce qui lui permet actuellement de nourrir avec essentiellement   ses propres récoltes une trentaine de mères  ainsi que les moutons de sa bergerie de la race Causse du Lot. Afin d’encourager la sauvegarde de cette  race à faible effectif , quelques Mirandaises cohabitent avec les Gasconnes.

 Sa spécialité est le veau de lait élevé sous la mère avec Label Rouge, une spécialité à viande particulièrement blanche , recherchée car en voie de disparition,  abattu à Boulogne-sur Gesse et expédié vers les établissements haut de gamme de Paris et la Côte d’Azur , sans oublier ceux,  qui débités dans son laboratoire par un boucher salarié , sont réservés à la vente directe auprès des consommateurs locaux.  Ce sont chaque année entre 20 à 25 veaux qui sont ainsi abattus , les meilleures femelles étant élevées pour renouveler le cheptel .Même devenir pour les mères arrivées  entre 8 et 10 ans,  engraissées alors avec des compléments naturels,  en plus des fourrages produits sur ses terres.

Quant à ses agneaux dits de bergerie , ils reçoivent un complément d’orge et de maïs avant d’être abattus entre 4 et 5 mois avec , les brebis finissant en…. merguez !

Il n'abandonne pas la fillière du gras 

 Aujourd’hui, dans le contexte d’une grippe aviaire récurrente , la filière du gavage est la plus  hypothétique. Après un nouveau vide-sanitaire de plusieurs mois imposé, une première bande de 140 canetons de 1 jour  vient d’arriver du couvoir et vont pouvoir très vite évoluer en plein air .

 A 13 semaines , ils seront gavés durant 11 jours, abattus  dans un abattoir agrée à St Médard avant d’être restitués  éviscérés avec leur foie.  Ils passeront alors par la salle de  découpe où ils seront vendus  frais sur place mais surtout cuisinés et mis en conserve  pour une vente qui se fait principalement sur commande . Lors de cette étape , il faut à la fois de la main d’œuvre et du matériel spécifique qui demande à être souvent renouvelé et utilisé dans des conditions d’hygiène drastique

Tout est calculé avec beaucoup de lucidité 

En résumé, beaucoup de travail pour ce jeune père de famille mais aussi des projets bien réfléchis. Il préfère adhérer à des CUMA plutôt que de succomber au consumérisme qui conduit à acheter  un matériel fort cher utilisé seulement  quelques jours dans l’année , pratiquant quand cela est nécessaire un travail en commun selon le principe de l’entraide pratiquée par les anciens.  Avec une lucidité étonnante, Antonin reconnaît qu’en fin de compte,  il est un paysan satisfait de sa condition malgré ses aléas qu’il assume  mais aussi un bel exemple qu’il s’attache à faire connaitre sur les réseaux sociaux ,  toujours sans se départir d’un brin d’humour !

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