Venu dans le Gers dans le cadre de la campagne d’Emmanuel Macron , le député européen de Bourgogne Franche Comté depuis 2019, Jerémy Decerle , par ailleurs exploitant agricole avec un troupeau de vaches allaitantes et ancien Président national des Jeunes Agriculteurs est venu animer à Seissan une table ronde sur le thème agriculture et alimentation. Il était accompagné par le député Jean-René Cazeneuve, François Rivière Président de Val de Gers et Bernard Malabirade, président de la Chambre d’agriculture.
En préambule, tous les intervenants se sont dits prêts à accompagner au mieux l’Ukraine dans une responsabilité européenne pour ne pas attiser le brasier. Ensuite chacun d’eux a fait son bilan des années passées en tant qu’élu dans le domaine de l’agriculture et abordé les projets envisagés. Pour le député Cazeneuve, trois axes : faire pression auprès des grands groupes de distribution afin que les agriculteurs soient rémunérés à leur juste valeur, impliquer la solidarité nationale afin qu’ils bénéficient d’une retraite décente , leur proposer une assurance récolte à trois niveaux. Le désarroi collectif actuel met à rude épreuve la notion du « vivre ensemble »
Pour le député européen, si la PAC a contribué à construire l’Europe de la paix en assurant la souveraineté alimentaire, elle a beaucoup perdu de sens. Il faut donc repenser la PAC sous un prisme beaucoup plus environnemental avec une politique incitative pour lutter contre le changement climatique , c’est-à-dire accompagner sans punir et toujours en concertation avec les agriculteurs. Agriculture et alimentation pourront ainsi devenir les plus saines de la planète à condition que le cap soit mis sur une intelligence collective. A ce sujet, se pose le problème des jachères qui pourraient être utilisées comme source de protéines, comme le rôle que doit jouer la filière bio
Concernant la France, J-René Cazeneuve est alors revenu sur la loi résilience qui préconise l’équilibre nécessaire pour assurer les différents objectifs, sur la loi climat qui réduit l’artificialisation des sols, la nécessité du solaire et des projets de méthanisation , tout cela avec l’objectif de préserver à la fois la diversification et les ressources économiques
Pour François Rivière, le projet du PNR s’inscrit bien dans cette démarche grâce à de nouvelles méthodes qui doivent préserver la biodiversité tout en augmentant la valeur ajoutée.
Président de la Chambre d’Agriculture Bernard Malabirade souhaite simplement que l’on retrouve la vraie valeur des choses , sans pousser à l’extérieur ce qui gêne, surtout en ce moment où la guerre nous ramène à la réalité. L’Europe agricole reste à créer en reconsidérant le métier dans une position plus globale sur tout son territoire avec notamment des dispositifs plus concrets d’accompagnement au renouvellement des agriculteurs et l’aide aux cédants.
Venant de la salle, les questions ont surtout porté sur l'avenir de ceux qui se considèrent comme de petits éleveurs soumis aux pandémies et aux incohérences relatives, à leurs yeux du moins, aux traitements imposés , à une concurrence souvent déloyale venue des autres pays européens ou hors Europe, sans compter sur la pression vers une rentabilité qui ne se révèle pas toujours concrète et qui se fait aux dépends du bien-être animal
En guise de conclusion, la phrase :" la fin des paysans, c’est la faim dans le monde !" a fait l'unanimité