Jazz in Marciac ambiance cool

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Dans la bastide, un festival plus local et authentique.

Dans la bastide, un festival plus local et authentique.

Se promener

Il fallait s’y attendre, la 43ème édition de Jazz in Marciac devait forcément être différente avec toutes les contraintes qu’impose la crise sanitaire. Le bon sens appelait les organisateurs à jouer la carte de la prudence. Ainsi l’absence des stands autour de la place et dans la rue Saint Justin à de quoi vraiment surprendre les visiteurs. Les festivaliers habitués à déambuler dans des rues bondées où le regard est attiré par une multitude de stands et points de restauration, se retrouvent cette année à se promener à leur aise sans être les uns sur les autres. Mais selon le point de vue d’autres promeneurs non adeptes des grandes foules, il y a de quoi y trouver son bonheur. L’ambiance est détendue, il n’est pas encore midi.

Prendre le temps d’écouter

Au centre de la place, devant la scène du festival Bis, les festivaliers sont là, bien que disposés différemment des autres années en raison des réductions de jauge pour le public. Traditionnellement installés en files, cette année les spectateurs sont disposés par petits groupes autour de tables, dans un espace délimité et contrôlé pour éviter les effets négatifs des grands regroupements de foule. Le port du masque est imposé préventivement. Et le public est bien là, respectueux des consignes sanitaires. Au delà de l’enceinte du Bis, on profite aussi de la musique depuis les terrasses des restaurants.

Des marciacais prennent ainsi l’apéro autour d’une table dans le patio intérieur de chez « Poule et Paul », tandis que sous les arceaux, toutes les tables sont occupées devant la rôtissoire de Christophe et Stéphanie. La clientèle déguste les poulets fermiers dont ils ont fait leur spécialité tout en écoutant le concert sur la scène du Bis où se produit le Pierre Marcus Quartet. De l’autre côté de la Place de l’Hôtel de ville il en est de même : la terrasse du restaurant de Bruno Macchi est idéalement située pour profiter des prestations musicales et ne désemplie pas lors des concerts du festival Bis.

Voir et découvrir.

Si pour beaucoup de personnes la 43ème édition de Jazz in Marciac paraît triste par rapport à d’habitude, rappelons que l’an passé il n’y eu tout simplement pas de festival dans les rues de la ville.

A l’exposition Marco où sont exposés de nombreuses œuvres de Serge Labégorre, Fabienne Lucchesi est enchantée : « Nous recevons de nombreux visiteurs. La plupart d’entre eux rentre par hasard. D’autres viennent expressément pour voir les tableaux d’Anne Pourny et Serge Labégorre. Deux sculptures de Djebel ont été vendu ces jours-ci... ». Justement, devant les sculptures de cet artiste marciacais, un habitué du festival apprécie particulièrement cette édition : « On prend le temps de flâner, de voir tranquillement les expositions, à tous les coins de rue il y a des choses intéressantes à découvrir ». En effet, ceux qui ont pignon sur rue sont là. Par exemple, lorsque l’on remonte la rue Henri Laignoux vers la Place, on retrouve l’atelier d’art photographique de Philippe Assalit, les créations de Maya Talavera à son atelier de céramique « Made in Marciac », puis plus loin l’exposition de Perry Taylor dans une rue adjacente. Il en va ainsi dans tout le village.

Ravir les papilles.

Côté restauration les établissements présents sur le village tout au long de l’année mettent les bouchées doubles. Comme Pierre Cardonne qui s'active aux coulisses pour satisfaire la clientèle avec une carte riche et variée en produits locaux tout en restant très disponible pour ses clients, habituels ou de passages. Les places s'y font rares vous pouvez toujours réserver.  Au restaurant O Banjo, qui vient de fêter ses 2 ans, des concerts sont proposés régulièrement en terrasse. Dans la rue Henri Laignoux on retrouve comme lors de tous les festivals El Bodega. Les possibilités culinaires sont variées et cette édition de JIM permet vraiment de connaître les commerçants et artisans du village.

En musique : 2 tempos.

Dans l’après midi, alors que sur la place les festivaliers écoutent le Quintet de Cecil L. Recchia, il est certain qu’il y a de l’animation sur le parvis de l’Astrada. Dans le cadre des journées «  Focus sur l’émergence », ce ne sont pas moins que 5 concerts qui sont au programme. Suite à la matinée consacrée à une table ronde sur le thème « Faire du Jazz aujourd’hui ! Devenir musicien.ne professionnel.le », les prestations de « La Litanie des Cimes », du groupe «Canoa », du Quartet Nefertiti, du Projet Fantôme et de l’ensemble « Edredon Sensible » promettent une journée marathonienne pour les festivaliers qui auront opté pour trouver leur bonheur du côté de l’Astrada.

Cette 43ème édition offre beaucoup de possibilités, sur tous les plans et ceci malgré le Covid-19. Alors que la programmation musicale du festival est très variée, et que les concerts s’enchaînent sous le chapiteau, à l’Astrada, sur la place et ailleurs, le reste du festival est visuellement moins animé sans les nombreux espaces commerciaux du festival Off. C’est donc l’occasion de redécouvrir Marciac où les acteurs locaux sont bien présents. C’est surtout une occasion pour les festivaliers de découvrir un village plus authentique, où les vitrines des commerces traditionnels ne sont pas cachées derrières des stands éphémères, et de rencontrer les artisans locaux de la vie marciacaise au rythme du Gers, au bout de certaines rues où l’on allait pas forcément jeter un œil avant, loin de la foule du centre.

Et lire… ou aller au cinéma.

A « la Chouette qui lit », Richard et Gaëlle sont constamment sollicités par des clients. Sur la terrasse Patrick Beauchet tient une séance de dédicaces de ces œuvres. En fait, tous les jours la librairie propose des rencontres intéressantes. Même si André Manoukian s’est désisté au grand dam de nombreux lecteurs de « La Chouette qui lit », le programme des jours à venir promet de belles tranches de vie rue Saint Pierre. Sont attendus les romanciers Jacques Sanchez (le 28 juillet) et Jacques Bosser (le 1er août). Mercredi après-midi, c’est Perry Taylor qui sera là avec ses dessins humoristiques sur la Gascogne. Jeudi, il sera question de photographies Jazz avec Jean Jacques Abadie. Vendredi la séance dédicace sera celle de Jean Tuan, avec des romans sur la Chine. Samedi on parlera d’histoire locale avec René Poques. Le mardi 3 août le thème du jour sera la lecture en musique avec Clara Villanueva. Et le mercredi 4 août Thomas Portes présentera un document sur l’extrême droite en France. A l’image du festival de Jazz in Marciac, il y en a pour tous les goûts.

Côté cinéma de Marciac aussi on voit en grand avec une riche programmation de films sur la thématique musicale. Des séances cinémas à 11h00, 14h00 et 17h00 offrent aux festivaliers la possibilité de voir ou revoir des films tels que « Billie Holiday, une affaire d’état », « Crock of gold », « Indes galantes », « Fisherman’s friends ». Cette après-midi était diffusé à 14 h00 « Le jazz leur est tombé sur la tête ». Pas de panique, ceux qui ne l’ont pas vu pourront aussi le voir le mercredi 4 août en présence des réalisateurs.

 

Nicolas Hamon

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