Philippe Mohlitz résidant à Bordeaux expose ses estampes à le galerie de l'Âne Bleu jusqu'au 15 août 2018. Il est reconnu à ce jour comme un maître de la gravure au burin.
Les préférences de Philippe Mohlitz vont au burin plutôt qu’à l’eau-forte en raison de la rigueur et la netteté du trait qui exclut le hasard. Il grave ses planches en suivant avec plus ou moins de fidélité ses dessins à la plume5. La technique qu'il utilise pour réaliser ses estampes est celle de la taille-douce sur cuivre comme les anciens : « Si Dürer revenait aujourd’hui et se mettait à ma table, il saurait parfaitement utiliser les outils actuels ! »
Son travail, très minutieux dans sa réalisation, consiste à réaliser directement sur le métal un dessin à la pointe sèche, partiellement effaçable car celle-ci n’égratigne le métal qu’en surface, avant de reprendre chaque trait et de le creuser en dégageant des copeaux plus ou moins profonds avec des burins de différentes formes qui, après encrage, font apparaître des valeurs plus ou moins fortes allant du blanc au noir.
Mohlitz est capable techniquement de tout figurer mais son goût le porte vers des thèmes imaginaires ou fantastiques souvent représentés avec un puissant réalisme formel. Et rien ne lui est étranger : religion, mythologie, art, érotisme, guerre, architectures variées, décombres et bric-à-brac, machineries sophistiquées, animaux divers, avions et navires en ruine, personnages bizarres et décalés, ciels chargées de nuées, paysages apaisés ou jungles farouches…
Sauf de rares exceptions, il n’illustre pas de sujets choisis à l’avance par d’autres, mais il crée en revanche de toutes pièces des univers de fiction insolites et complexes, parfois angoissants, en dépit d'un humour décalé qui adoucit la force. Il faut parfois beaucoup de temps pour découvrir la richesse de son travail et l’on se perd souvent dans ses gravures