AIGNAN Y TOROS : Triomphe de Manuel ESCRIBANO
Toro de Jean-Louis DARRE en vuelta ruedo
Aignan y Toros soufflait dimanche sa 25e bougie d’anniversaire de la fiesta brava à Aignan. Le président Paul Bergamo et son équipe voulaient marquer en lettres d’or cette corrida anniversaire dans leur histoire taurine.
Ils jouaient la carte du toro français, Bonnet en novillada , Darré et Gallon avec un cartel de luxe conduit par Manuel ESCRIBANO, dont on a retrouvé le sourire tandis que son adversaire de Darré effectuait lui la vuelta d’honneur sous les applaudissements nourris d’un public ravi de cette faena. D’ailleurs, les aficionados avaient compris cette recherche de ce montage pascal et avaient répondu massivement.
Le tercio de piques fut exécuté avec la mesure qu’il fallait : 2 rencontres pour chaque toro, avec un châtiment léger mais montrant tout de même que ces 6 toros avaient un fond de bravoure. Au palco officiaient Guy Tanguy ( président ) Christian Boubenne et Jacques Rozis comme assesseurs - ce dernier fut un des créateurs d’Aignan y Toros avec Paul Bergamo.
Manuel ESCRIBANO (bleu nuit et or) - Silence – 2 oreilles
Manuel ouvrit la féria avec un toro de GALLON qui ne correspondait pas, par son comportement, à la tauromachie du Sévillan. Il s’appliqua tout de même, tirant des gaoneras, mais son toreo ne passait pas les barreras. Il conclut par une épée fort bien portée et d’effet rapide . Le toro avait été piqué par José Manuel Nogalès Quinta, petit-fils de Bénito, mayoral du marquis d’Albaserrada, bien connu à Vic, où il est venu accompagner plusieurs fois des toros du Marquis . Quelques sifflets à l’arrastre. Entrait un camino de Santiago de Jean-Louis Darré , un tio de fort belle présentation, tamano, armures et volonté de tirer des lignes sur le muleta. Manuel a très vite compris qu’il avait là un toro de qualité qu’il allait exploiter. Il y dessina une faena artistique avec du temple et serrant chaque passe. Un grand moment de tauromachie dans un silence profond, puis applaudissements et l’arène se colora de mouchoirs blancs. Le toro de Darré avait été salué par le mouchoir bleu du palco pour une vuelta d’honneur, une preuve qu’il y a des toros français pouvant figurer à l’afffiche des corridas.
Ivan FANDINO (Bleu nuit et or)
Son Darré était le numéro 47 Colido. Ivan y montra tout son professionnalisme , tirant des lignes d’école qui ne chauffaient guère les tendidos . Dans les derniers muletazos il se montra plus proche de l’adversaire .Son grand coup d’épée lui apporta des atouts pour une oreille. Son deuxième toro, un Gallon de fort belle présentation , mais une légère boiterie le gêna pour charger, et il devint un toro défensif peu collaborateur. Pinchazo aux aciers et une demie épée
Emilio de JUSTO (blanc et or)
C’était son premier paséo à Aignan, et il voulait y confirmer ses prestations d’Orthez et de Mont-de-Marsan devant des Victorinos . Il accueillit en premier un Gallon dans une belle série de capotazos . A la muleta , il serra ses passes, mais le toro, sans grande force, limita ses charges et Emilio ne put guère enchaîner pour construire une faena. Pinchazo et une entière.
La corrida s’achevait par la sortie d’un DARRE , vif et de belle présentation . Avant de passer à l’épée, il égraina une belle série de naturelles templées qu’il enjoliva par des manoletinas, faisant trembler les ors de l’habit de lumière . Il donna un coup d’épée d’école, basculant sur le frontal, le coup d’épée de la féria : une oreille.
Pierre DUPOUY