Communications :
Hervé Alvado, Fiction et réalité : quelques notes sur les mousquetaires d’Alexandre Dumas.
Tout au long de leur trilogie (Les Trois Mousquetaires, Vingt ans après, Le Vicomte de Bragelonne), Alexandre Dumas et son collaborateur Auguste Maquet ont mis en scène une foule de personnages et multiplié les péripéties : duels, batailles, complots, trahisons, poursuites, enlèvements…
Ce sont là, sans doute, les recettes des romans de cape et d’épée. Certes, mais ici de nombreux personnages ont vraiment existé, à commencer par le très célèbre Charles de Batz de Castelmore, dit d’Artagnan. Pour n’en évoquer qu’un tout petit nombre, citons Louis XIII et Louis XIV, Anne d’Autriche, Richelieu, Fouquet, Colbert, Buckingham, le roi anglais Charles II… Citons aussi quelques grandes affaires historiques comme le siège de la Rochelle, la Fronde ou la guerre de Hollande.
Dumas s’est inspiré de personnages ou d’événements trouvés dans les Mémoires de Monsieur d’Artagnan de Courtilz de Sandras. Deux siècles plus tard, en 1910, un érudit béarnais, Jean de Jaurgain, se lança sur les traces des vrais Athos, Porthos et Aramis et en 1912, Charles Samaran publia une remarquable biographie du capitaine-lieutenant des Mousquetaires.
Ces livres permettent d’étudier, chez certains personnages ou dans certains événements des romans d’Alexandre Dumas, ce qui relève de la réalité et de la fiction.
Jean René Cazeneuve, Que savons-nous de l’apparence de Charles de Batz ?
Il n'existe ni portrait, ni description, ni même de squelette de Charles de Batz de Castelmore qui nous permettrait de connaître les caractéristiques physiques du d'Artagnan historique.
Et pourtant, un mythe s'est créé à partir du génie romanesque de Dumas. Un personnage jeune, virevoltant, athlétique, bagarreur, chevelu et portant fièrement la moustache est venu peupler notre imaginaire. Comment dans le temps, d'illustrateurs en comédiens, de sculpteurs en dramaturges, sur tous les continents, s'est forgée l'image universelle de notre héros gascon ?
illustration : Dessin de Maurice Leloir (Ed. Calmann-Lévy, 1894).