Quand le train passait par là

A l’initiative de la communauté de communes Astarac Arros en Gascogne,  Sarah Touyeras et Charline Antognoli  ont organisé une série de visites sur le thème « Le jeudi, c’est patrimoine ».

Jeudi 15 juillet dans la matinée, elles avaient convié à une présentation de l’épopée ferroviaire dans le canton, à Laguian Mazous au pied de la stèle commémorative du 1er août 1922.

André Aurignac très documenté a évoqué avec justesse la construction de la voie ferrée entre 1868 et 1869 nécessitant l’édification de plusieurs ponts pour le passage de la voie ferrée ou qui enjambaient la voie, les nombreux passages à niveaux et leurs maisonnettes de gardes barrières. Sur la commune de Laguian Mazous, deux ponts surplombaient les rails et trois gardes barrières portant les numéros 110, 111 et 113 géraient la traversée de la voie.

Le 1er août 1922, il pleuvait, les rails étaient glissants, un épais brouillard limitait la vue. Vers 4 H 30 du matin, deux trains de pèlerins se dirigeaient vers Lourdes à peu de distance l’un de l’autre. Le premier train en surcharge était tracté par une locomotive qui présentait des difficultés de fonctionnement. Arrivé presque au sommet de la commune, aux Puntous, le train de tête stoppa et se mit en marche arrière sans que les cheminots puissent l’arrêter. A proximité de la barrière N° 110, le choc fut inévitable, effroyable. Trois wagons s’écrasèrent sur la locomotive du second train. On dénombra 31 morts et une centaine de blessés.

Aujourd’hui, il n’y a plus de train, plus de rails, plus de barrières. Seule la maisonnette demeure. Une stèle commémorative a été édifiée en 1923.

L’accident qui fut relaté dans la presse internationale, provoqua des débats houleux à l’Assemblée Nationale et au Sénat. Un procès eut lieu pour déterminer les responsabilités ; seuls deux cheminots du train tamponneur furent sanctionnés.

La municipalité de Laguian Mazous prévoit de commémorer, en 2022, le centième anniversaire de cette tragédie.