Les parents d'élèves du lycée, informés les premiers des mesures envisagées pour leur établissement scolaire, se sont mobilisés rapidement, ils avaient donc demandé un rendez-vous au DASEN du Gers, voilà déjà quinze jours environ.
Mais, jeudi après midi, le 18 février, c'est une délégation, composée de Sandrine Tonel, Isabelle Colnat et Alain Perez, parents au sein du lycée et du collège condomois, qui a été reçue par Farid Djemmal, le DASEN, à la date fixée.
L'objet de l'entrevue portait sur la dotation horaire globale (DHG) 2021, autrement dit la répartition du budget annuel des établissements pour l’année suivante, et, plus précisément, sur les réductions drastiques de dotations horaires sur les deux établissements.
Les parents ont exposé leurs inquiétudes sur l'effet domino que ces réductions allaient irrémédiablement impliquer au sein des établissements condomois : mise en danger de l'option musique, de la spécialité allemand, diminution des heures d'espagnol au lycée, surcharge des classes, suppression de l'occitan, également de plusieurs postes de professeurs, d'autres postes partagés sur plusieurs établissements,
Farid Djemmal a expliqué la logique comptable, à savoir la baisse des effectifs, académique et nationale, justifiant à ses yeux ces mesures, considérant que les établissements de Condom n'étaient pas discriminés.
Les parents ont argumenté sur la disproportion entre les réductions des effectifs et la réduction réelles des moyens.
Ils s'appuient sur le fait que le contexte socio-économique de la ville, en zone rurale et défavorisée, nécessitait au contraire une attention particulière garantissant l'équité.
Une étude récente remise au Dasen, l'auto bilan du collège datant de fin 2020, démontre que le taux de pauvreté est de 7 % supérieur à la moyenne nationale, que le taux de familles boursières de 33 % est 8 % au dessus du taux national.
Considérant que les mesures envisagées par le gouvernement pour ces zones rurales et défavorisées sont en cours d'évaluation et envisagées pour la rentrée 2022, les parents d'élèves ont demandé un moratoire des mesures de réductions des moyens au collège et lycée pour la prochaine rentrée.
Reconnaissant de l'effort fourni pour les écoles primaires, les parents souhaitent que la dynamique, insufflée dans les écoles, se poursuive pour le collège et le lycée.
Les parents ont également entendu que les résultats des collégiens et lycéens de notre cité au brevet des collèges et au baccalauréat étaient supérieurs à la moyenne. Ils regrettent, avec le DASEN, que ces bons résultats n'encouragent pas les élèves à plus s'orienter vers l'enseignement supérieur.
Condom a de nombreux atouts, en particulier la spécialité artistique de son lycée ; les parents, comme le DASEN, souhaitent que cette spécificité soit accompagnée et valorisée par des débouchés concrets .
Afin de ne pas casser cet élan, les parents d'élèves de Condom souhaitent avoir rapidement un engagement du DASEN à maintenir les échanges et insistent sur la nécessité du maintien des heures actuelles.
Les actions se multiplient à leur initiative. Tous ceux qui se sentent concernés, peuvent donc signer les pétitions lancées sur ce sujet, l'une concerne le lycée "Sauver les filières artistiques du lycée Bossuet", en ligne depuis trois semaines, elle a déjà recueillie près de 1400 signatures ; et l'autre, à l'initiative de Sandrine Tonel, intitulée "NON à la suppression de 2 postes et de l'option Occitan au Collège St Exupéry de Condom" n'en est qu'à ses débuts puisqu'elle est sur le site de change.org depuis cinq jours seulement.
Dans les tuyaux, en projet mais qui devrait se préciser très vite, la création d'un site de sensibilisation à toutes ces questions sur le Condomois, lycée, collège, voire même en lien avec l'hôpital... À suivre, le Journal du Gers dès qu'il en aura connaissance, vous en fera part.