Vendredi dernier, les parents d'élèves de l'école du RPI Pauilhac Terraube ont été appelés par les élus du conseil d'école et l'équipe enseignante à se rendre à un rassemblement de soutien contre la fermeture d'une classe prévue à la rentrée 2016-2017 à l'école de Terraube. Cette décision proposée par la directrice Académique à la veille des vacances scolaires, a ébranlé la tranquillité et la satisfaction des familles installées dans les communes dont la présence de l'école et la qualité de l'enseignement qui y est dispensé, est un des piliers majeurs de leurs choix de lieux de vie. Les familles ont été très solidaires de cet appel, parents, grands-parents, voisins, et le rassemblement a permis à tous de mettre en commun des idées d'action après avoir pu évacuer les questions et exprimé l'incompréhension majeure de tous sur cette nouvelle peu enthousiasmante.
En effet, les quotas imposés pour les ouvertures de postes ont été respectés depuis toujours dans cette école, et depuis six années notamment Terraube se situait même au-delà. Cependant, malgré ces résultats plus qu'honorables, aucune ouverture de poste n'a jamais été proposée pour permettre aux niveaux d'être pris en charge par plus d'enseignants. Ainsi, la maternelle est dotée d'une seule enseignante qui gère les arrivées des TPS ( enfants avant 3 ans qui ne font pas partis des comptages pour les quotas, mais sont bien présents physiquement et nécessitent tout autant sinon plus d'attention de la maîtresse) jusqu'aux GS (jusqu'à 6 ans). Dans la partie supérieure de l'école, du côté des primaires, deux enseignantes, dont une qui tient aussi la fonction de directrice, ne sont pas de trop pour s'occuper à elles deux, des classes de CP jusqu'au CM1 cette année. A l'école de Pauilhac, un enseignant - Directeur-,en dernière année de carrière, s'occupe des CM2. Et cette année encore, le quota était atteint. En revanche, l'année prochaine, avec la suppression de poste imposée par la Directrice d'Académie, et le rajout d'élèves de CM qui viendraient du Mas d'Auvignon pour se greffer au RPI, les chiffres des quotas dépasseraient largement la moyenne départementale, passant de 17 élèves par classes à plus de 22. Une aberration en milieu rural.
Des idées ont été retenues pour marquer le refus de cette situation-là, notamment une occupation de midi à minuit des locaux de l'école de Terraube le 8 mars, en présence des médias, pour démontrer que cette décision est inacceptable et incompréhensible. Elle viendrait en réalité, selon les parents élus du conseil d'école, briser les efforts fournis auprès des élus pour l'amélioration des conditions de scolarisation et d'accueil des enfants, l'aménagement du Projet Educatif de Territoire avec la mise en place du CLAE, le projet d'équipement numérique, et toutes les actions menées par les mairies sur les Temps d'Activités Périscolaires en collaboration avec les associations locales. La qualité d'enseignement reste la préoccupation principale de cette école rurale, et elle est grandement menacée ici.
Dès jeudi 18 février, les enfants ont été les premiers à manifester bruyamment leur tristesse, leur incompréhension devant l'annonce du départ de leur maîtresse l'année suivante. Ils ont recouvert les murs, les portes et les fenêtres de banderoles, affiches et messages en l'espace d'une heure. Le départ en vacances avait des allures d'enterrement pour beaucoup.
Comme l'a souligné une maman d'élève lors de la réunion de vendredi, "un poste supprimé ne sera jamais recréé, c'est une décision définitive". Ainsi, pour un calcul peu représentatif de la réalité, une école perd de façon durable, une classe entière, un poste, et donc une perspective d'avenir et d'évolution.
Les parents d'élèves comptent manifester leur mécontentement à plusieurs reprise dès la semaine prochaine. Il est question "d'occupation", "d'impact", "de ne pas se laisser faire". Ils en appellent à la solidarité des habitants de la commune ainsi que des communes voisines. Cette décision concerne tout le monde.
Une école qui perd une classe, "cela ne va pas dans le bon sens" souligne les parents élus. "On n'ampute pas un membre en bonne santé à quelqu'un!" a clamé une mère inquiète.
Bientôt, une maîtresse appréciée de tous, implantée durablement dans la commune avec sa famille, son mari agriculteur, va être à la merci des quotas, et risque de devoir aller tous les jours travailler à l'autre bout du département, quand au bout de rue, une école fonctionnera avec un sur-effectif, et une classe sera vide. Cherchez l'erreur....
Une pétition à été mise en ligne, et sera remise le 10 mars:
http://www.petitions24.net/fermeture_dune_classe_ecole_terraube
