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Le Prix Général-Messimy est remis chaque année depuis 28 ans par la Société archéologique, historique et littéraire du Gers (SAG) à une personne ou une entité qui se bat pour préserver ou mettre en valeur un patrimoine de proximité. Il a été créé par Maryse Turbé en mémoire de son grand-père, le général Messimy, grand serviteur de l'État et défenseur du patrimoine national.
Cette année, ce sont les époux Odorico (Arlette et Louis) à qui est décerné le Prix lors de la journée de la SAG , le 21 octobre 2023, à Sainte-Christie-d'Armagnac.
Jacques Lapart, président de la SAG (à droite) annonce les gagnants du Prix avec Vincent Gouanelle et Véronique Moreau
Il leur est remis par Véronique Moreau, sous-préfète de Condom et Vincent Gouanelle, conseiller départemental. Renaud Gaignaire, membre de la SAG, présente à l'assemblée les récipiendaires et leur œuvre : la sauvegarde du château d'Aumensan (à Rozès) : « Le jury a tenu à saluer l'engagement d'un couple passionné et persévérant, qui a mené, sans aucune subvention ou aide, avec respect, énergie et intelligence, la sauvegarde et la restauration d'une partie de ce petit château aux qualités rares dans notre région ».
Le château d'Aumensan (photo exposée par la SAG lors de la remise du Prix Messimy)
Arlette et Louis Odorico deviennent propriétaires du château
Les biens du comte Anne-Roger de Verduzan du Miran (ruiné et émigré) font l'objet d'une vente en tant que biens nationaux en 1791. Les Lannelongue les achètent et leur gendre, Joseph Serres, s'installe à Aumensan qui est réaménagé à la mode du XIXe siècle, en y ouvrant de larges fenêtres.
Les derniers descendants de Joseph Serres proposent le château d'Aumensan à leur fermier en viager, car ils n'ont pas d'enfant. Et Arlette Odorico est la petite-fille de ce fermier.
Description du château
Renaud Gaignaire fait la présentation ; à ses côtés : Arlette Odorico, Véronique Moreau Louis Odorico et Vincent Gouanelle
Renaud Gaignaire décrit ainsi le château : « Il s'agit d'un beau manoir, peu connu, construit en bel appareil de pierre. Le corps principal, rectangulaire de 20 m x 12 m, posé sur un sous-sol en cave, comme à Lagardère, est complété par une grosse tour ronde de 15 m de diamètre extérieur, rare en Gascogne, de qualité étonnante ».
Le rez-de-chaussée servait d'entrepôt. Il comporte des arcs diaphragmes (arcs de voûte qui prennent appui sur des murs spécifiques) et une grande porte en ogive. Le 2e étage, étage noble, est devenu grenier. Il a des fenêtres géminées ou à meneaux et d'autres aménagements d'époque, mais il est encore d'un accès difficile. La tour a été partiellement arasée.
Remise du Prix Messimy
L'action des propriétaires actuels
Les premiers travaux, il y a environ 40 ans, ont consisté à refaire la toiture en conservant la charpente ancienne. Ensuite, Arlette et Louis Odorico s'attaquent à l'entrée et à la partie est (rez-de-chaussée et 1er étage). « Il leur a fallu beaucoup de passion et de patience ! », souligne Renaud Gaignaire. Et une grande partie des travaux est exécutée par la famille. Il a été fait attention à ne pas abîmer les parties qui devaient attendre que les possibilités financières permettent leur restauration.
À noter « qu'au départ, il n'y avait aucun confort à Aumensan, il était difficile d'y rester ».
Les dépendances, réaménagées ont pu être louées.
N.B. - Sur la photo du haut de page : le château d'Aumensan (photo extraite de l'ouvrage de David Bourdeau et Jacques Lapart « Châteaux et belles demeures du Gers, tome 1 (Éditions du Val d'Adour).