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Dernièrement, s’est tenue à Auch la vente de fonds d’atelier de l’artiste gersois Ulysse Renaud décédé l'an dernier.
400 de ses œuvres étaient exposées dans la salle de ventes.
Une vente aux allures d’exposition chargée d’émotion car représentant toute la vie d’un artiste, une vie faite de joie et de tristesse.
Ulysse Renaud est né en 1946 dans le Tarn et Garonne et il est monté à Paris où il a exposé dans des galeries et lieux prestigieux.
En 1988, il perd sa fille de 10 ans dans un très grave accident de la route.
Cette période marque un tournant dans sa peinture.
Il s’installa à Vic à Carboire en 2006, dans une maison reculée de la route entourée d’arbres, sans doute à la recherche de l’apaisement.
Il travaillait sur n’importe quel support, du bois, des bidons de lait, des palettes...des supports sélectionnés en fonction de leur pouvoir suggestif auxquels il voulait donner une autre vie et trouver le chemin de notre esprit et de notre cœur.
La femme au foulard blanc acrylique sur bidon de lait en fer 1990
Il voulait en effet par sa peinture à la fois séduire et signifier.
Au début de sa carrière, il était un peu révolutionnaire et peignait beaucoup de barrières puis il se rendit compte que la vie pouvait aussi être bonheur et ses sujets évoluèrent.
Les traits d'agressivité douloureuse se transformèrent alors en des signes dansants, menant d'étranges ballets traduisant un bonheur qu'il pouvait retrouver.
La marque caractéristique de ses tableaux, c’était la présence constante de couleurs vives.
Les vendanges acrylique sur fer galavanisé 1990
Quand on arrivait dans son atelier à Carboire, on subissait toujours un choc émotionnel, son œuvre frappait l’imagination, suscitait le rêve.
Avec le président de La Talenquère (association des Amis de la course landaise) Jean Estagé, Ulysse avait découvert la course landaise et il avait créé une affiche en accord avec sa peinture poétique et décapante, assemblant la bête et la femme pour laquelle il a une fascination qu'on retrouve dans ses œuvres puissamment colorées.
Dans son jardin, il s’exprimait différemment à travers des sculptures en acier spectaculaires qui défiaient les lois de la pesanteur.
Toutes ses sculptures avaient une histoire souvent liée à la peinture.
Peu de gens purent en profiter car il n’exposait pas et elles étaient vite ensevelies sous l’herbe envahissante.
On lui proposa un jour de les exposer dans une galerie à Marciac mais quand il vit arriver une petite camionnette pour les récupérer, il la renvoya car elle n’était pas de taille à transporter ses sculptures immenses.
Il n’a jamais non plus exposé à Vic-Fezensac, ce que l’on peut regretter.
C’était un artiste complet qui s’exprimait aussi à travers sa poésie.
« Je suis guérillero de l'art, car il faut avoir une bonne dose de mégalo et de paranoïa pour considérer que son travail concerne la planète.
Bien que je puisse parler de théories pendant des heures, je me contente de donner à voir.
J'espère ne pas m'être trompé depuis toutes ces années devant mon chevalet", disait-il.
C'est fort peu probable puisqu'il a exposé dans les plus grandes galeries de France et à l'étranger, en Espagne, en Italie, en Allemagne, aux Etats-Unis.
A Paris, il a exposé au Grand Palais, à Beaubourg, au Musée d’art moderne de la ville de Paris et dans de nombreuses galeries.
Titre : Farniente méditerranéen acrylique sur toile 300 x 200 1989
La dame au chapeau acrylique sur bidon de lait en aluminium 1990
Pierre DUPOUY