Mr le président, chers collègues,
Aujourd’hui, nous devons nous prononcer sur le financement de la Ligne à Grande Vitesse (LGV) Bordeaux – Toulouse.
Les élus écologistes ne contestent pas l’intérêt d’une ligne ferroviaire à flux rapide reliant Toulouse-Bordeaux-Paris.
- Objectivement:
- le transport ferroviaire est une solution crédible et constitue une réelle alternative à l’avion et à la voiture individuelle,
- le ferroviaire est un élément essentiel au désenclavement des territoires, source d’attractivité pour les activités et les populations.
Mais cette promesse de développement nécessite une hiérarchisation des priorités et une méthode, qui ne semblent pas être présentes dans le projet actuel.
Pour éviter d’accentuer la course à la métropolisation il aurait fallu commencer par irriguer le territoire avec des lignes capilaires répondant aux besoins de transport du quotidien. Ainsi, pour notre territoire la priorité doit être accordée au financement de la ligne Auch-Toulouse et Auch-Agen, avant d’engager des travaux sur des lignes distantes, assez éloignées de nos réels besoins.
D’autant que des alternatives à la construction d’une nouvelle ligne à grande vitesse existent, et que l’on pourrait se contenter de moderniser la ligne actuelle pour la moitié des sommes à engager (7 md€ au lieu des 14 md€ prévus pour la nouvelle ligne), avec l’indéniable avantage de préserver nos espaces agricoles : le nouveau tracé impose d’artificialiser près de 5 000 hectares de zones naturelles agricoles, viticoles et de zones humides (dont 2 870 ha de forêt).
Cette promesse d’engagement de crédits à hauteur de 14 milliards d’euros sera supportée essentiellement par les collectivités locales – y compris dans le Gers – l’Etat y participant pour seulement 4 millards d’euros. Cela aura pour conséquence d’augmenter les taxes et impôts pendant des années et ralentira les investissements indispensables à la transition écologique et aux transports publics sur notre territoire.
Les écologistes dénoncent ce projet inutile et ruineux, qui ne répond pas aux enjeux actuels des transports de proximité et du quotidien et ne sera utilisé que par une minorité de voyageurs.
Depuis quarante ans, le tout TGV a privilégié les trajets d’une métropole à l’autre, au détriment du maintien des lignes desservant les villes petites et moyennes et les territoires ruraux, renforçant la fracture territoriale en matière de mobilités.
Nous le réaffirmons, dans notre département la priorité demeure le renforcement de la ligne Auch-Toulouse et la réouverture de la ligne Auch-Agen aux voyageurs et pas uniquement au fret, et non le financement d’une LGV lointaine et coûteuse.
Les élu.e.s Europe Ecologie – Les Verts