Vitraux à la mémoire de Poilus gersois

Parmi les monuments, les stèles, les tableaux commémoratifs de la première guerre mondiale, le Gers compte trois vitraux à la mémoire de Poilus.

L’église Saint-Austrégésile à Mouchan, l’église Saint-Pierre à Polastron et l’église Saint-Jean-Baptiste à Troncens ont chacune un vitrail.

Mouchan : Le vitrail fut offert par Mme Robert née Marie Louise Douazan, résidente au château de Tauzin, à la mémoire de son fils Maurice. Son second fils revint du front mais atteint de séquelles neurologiques graves.

Maurice Robert est  né à Bordeaux le 22 octobre 1889, date enregistrée à l’Etat civil. Différents documents mentionnent le 19 Octobre 1889 comme date de naissance. Il décède le 19 octobre 1916. Ainsi il serait mort le jour de son 27eme anniversaire. Après avoir débuté des études de droit à Paris, lors du conseil de révision, il s’engage dans l’armée.

Le vitrail rond situé au fonds de l’église représente un soldat agonisant dans les bras de Marie, le regard tourné vers le Christ. Aux pieds du soldat, se trouve son sabre, soulignant le grade du gisant, Maurice Robert était adjudant au 13eme régiment d’artillerie de campagne. En arrière-plan, sur la gauche, un canon de 75 mm symbolise le régiment auquel appartenait Maurice Robert. Ni le nom du verrier ni la date de réalisation ne sont mentionnés.

Maurice Robert est inscrit sur le monument aux Morts de Mouchan parmi les 37 jeunes de la commune Morts au cours de la guerre 1914-1918, et les 27 inscrits sur la stèle mémorielle de l’église.

Polastron : Le vitrail fut offert par la famille Sévérac Labergue à la mémoire de Jean Marie Ferdinand Sévérac.

Jean Marie Ferdinand Sévérac dont le prénom usuel était Ferdinand, est né 17 mai 1880 à Saint Soulan Darré, fils de Jean Marie Polycarpe et de Marguerite Lanaspèze, cultivateurs. Le 13 février 1908, il épousa Blaisine Lanaspèze à Polastron. Ils auront un fils Ludovic né le 6 mai 1910, adopté comme pupille de la Nation le 5 septembre 1919.

Ferdinand Sévérac est appelé le 12 août 1914 au 88eme régiment d’infanterie à Mirande où il avait effectué son service militaire en 1902 et 1903. Porté disparu, il est déclaré décédé le 26 décembre 1914 aux Hurlus, dans la Marne,  par le tribunal civil de Lombez. Il fut décoré à titre posthume de la Croix de guerre et la médaille militaire.

Le vitrail est situé sur le côté gauche de la nef, en regardant l’autel, et face à l’entrée de l’église. Le vitrail représente un soldat agonisant sur les genoux de Marie, le regard tourné vers le Christ.

Au bas du vitrail sont mentionnés, outre le nom des donateurs, Famille Sévérac Labergue P, le nom du maitre verrier Henri Gesta et la date de création : Toulouse 1925.

Il faut constater la similitude des positions des personnages sur les vitraux de Mouchan et Polastron. Le même carton a probablement servi à élaborer les deux vitraux excepté le sabre et le canon qui ne sont pas reproduits pour le soldat de 2eme classe Sévérac. Le maitre verrier Henri Louis Victor Gesta (1864-1938) est certainement l’auteur de ces deux vitraux sans doute à la même époque.

Ferdinand Sévérac est aussi inscrit sur le monument aux Morts de Polastron situé sur le parvis de l’église.

Troncens : Le vitrail fut offert par les paroissiens à la mémoire des enfants de la commune Morts pour la France au cours du conflit 1914-1918. « Gloire à ceux qui sont morts pour la Patrie, Pieux souvenir de leurs familles. »

Un soldat se meurt dans une tranchée soutenu par un ange, devant un champ de ruines.

Le vitrail de l’église de Troncens comporte sur sa droite une représentation de la seconde église de Troncens, Notre Dame de l’Assomption.

Il existe un autre vitrail similaire à celui de Troncens dans une église de l’Aude, à Pézens. Le maitre verrier Louis Saint Blancat est l’auteur des deux vitraux.

Dix-sept Troncinois sont inscrits sur le monument aux Morts communal et sur la stèle mémorielle sous le porche de l’église Saint Jean-Baptiste.

"Rien n'est plus vivant qu'un souvenir" écrivit Frederico Garcia Lorca dans un de ses poèmes.