Carte scolaire 2020 : pas de quoi se réjouir !
A la rentrée 2020, le Gers aurait dû rendre 5 postes au ministère pour 1,4 élèves de moins en moyenne dans chaque classe du département.
Au lieu de profiter de ce tassement démographique pour améliorer le Service Public d’Education de notre département rural : ouvertures de classe, de postes de remplaçants, aide aux élèves en difficulté, aux directeurs et directrices d’école, le DASEN envisageait déjà de nombreuses fermetures.
Suite à la crise sanitaire actuelle, le Ministre de l’Education a augmenté la dotation en poste des écoles (de + 39 à + 88 pour l’Académie de Toulouse). Ces 88 postes seront tous attribués à la Haute-Garonne, mais le Gers aura une « dotation zéro » au lieu de –5. Le SNUipp/FSU acte comme une première avancée ce statu quo.
En effet, le SNUipp/FSU, avec les parents et les élus, n’a eu de cesse de revendiquer des moyens supplémentaires pour faire face aux besoins des écoles. Jusqu’alors, on nous répondait qu’il était impossible d’avoir plus de postes, la dotation/taxation étant suffisante au regard de la démographie.
Pourtant, nos arguments sur les besoins d’améliorations, sur les effectifs en milieu urbain, la ruralité, les remplacements, les RASED, les décharges de direction, les moyens ASH... étaient fondés. Et, aujourd’hui, avec ce coup de pouce budgétaire, le ministère nous donne raison : malgré la baisse démographique, l’Ecole dans le Gers comme partout ailleurs sur le territoire n’a pas les moyens de bien fonctionner. Il est juste regrettable qu’il ait fallu une crise sanitaire sans précédent pour qu’il s’en aperçoive !
Pour autant, cette "dotation zéro" ne suffira pas à assurer une carte scolaire correcte dans notre département.
En effet, pour faire les ouvertures nécessaires, le DASEN va, comme tous les ans, fermer des classes. Et s’il ne peut pas en fermer assez, (le ministre ayant donné la possibilité aux maires des communes de moins de 5000 habitants de refuser une fermeture), des postes moins visibles que des classes - mais tout aussi essentiels pour la qualité du Service Public (enseignement spécialisé, dispositifs particuliers...) - seront supprimés.
A l’issue du confinement, au retour effectif dans les écoles, les élèves ainsi que les enseignants auront besoin de soutien. Faire une rentrée avec moins d’enseignants et de classes est loin d’être une marque de ce soutien indispensable.
Non, vraiment, comme les années précédentes, il n’ y a pas de quoi se réjouir de la carte scolaire qui s’annonce !