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Moi, mes héros ne sont pas chez Marvel. Moi, mes héros, ce sont celles et ceux qui se lèvent chaque matin à l’aube pour ouvrir leur magasin. Ici, une épicerie, là, une boulangerie ; ailleurs, une boucherie, là-bas un magasin de journaux.
Mes héros, ce sont tous ces commerçants qui ont choisi d’ouvrir un commerce ou d’en reprendre un, comme un vieux rêve ; et qui se trouvent aujourd’hui être les seuls poumons de tous ces villages confinés.
Ces petites boutiques ont remplacé les bars et les cafés, fermés à cause de cette épidémie, alors que le printemps donne envie de boire un coup en terrasse. Ces petits lieux de vie sont devenus uniques, précieux comme des oasis dans le désert de notre confinement.
Chaque matin, le rideau de mon épicière à peine levé que déjà le premier client arrive, je souris de son agitation quand il y a plus d’une personne à la fois. Je parcours ses rayonnages un peu désordonnés, parce que justement on y trouve tout. En d’autres temps, on n'y pense pas toujours, on s’y rend machinalement pour un complément, parce que l’essentiel s’achète ailleurs. En face, il y a celle qui, derrière son comptoir, fait tabac, journaux et petits souvenirs ; elle a les grands yeux de celle qui dort mal, qui doit aussi penser que personne n’est à l’abri. Comme tout le monde. Et puis il y l’ami producteur de volaille et de viandes qui ne fera plus les marchés, mais qui choisit de livrer à domicile.
Mes héros sont d’ordinaire des gens comme tout le monde. Mais là, nous ne sommes plus dans l’ordinaire. Alors eux, ils sont héroïques. Sans eux, la vie serait encore plus morte. Sans eux, ces petits villages aux confins du confinement ne seraient que des cartes postales vides de toute âme.
Alors Merci Maryse, Dany, Nicolas, Pierre et tous les autres éparpillés sur tout le département !
Merci de nous donner de la vie, de l’espoir et de répondre à nos besoins les plus élémentaires. C’est extraordinaire.