Ginette Kolinka, 94 ans, survivante du camp de concentration et d'extermination d’Auschwitz-Birkenau, sillonne la France pour raconter son histoire aux jeunes élèves. Invitée du Département du Gers, cette semaine, elle était mardi, à Mirande, au Ciné-Astarac. Devant 140 élèves très intéressés et attentifs, du Collège de Vasconie à Miélan, et de la cité scolaire de Mirande, Madame Kolinka a raconté son histoire pendant plus de deux heures, comme elle le fait presque tous les jours partout en France. Ginette Kolinka parle de cette inhumanité, des conditions horribles de détention, de la mort omniprésente...
À la fin de son intervention beaucoup de questions, comme celle de ce jeune garçon : "Après votre sortie du camp, est-ce que vous avez réussi à reprendre une vie à peu près normale ?". Elle lui répond : "J’ai repris une vie normale pour ainsi dire tout de suite, car j’ai eu la chance de retrouver ma famille, ma mère et mes sœurs."
Mais elle a aussi un message à délivrer : plus tard, vous n’aurez pas du tout l’idée de dire "il est noir", "il est Chinois", "il est juif", non, vous respecterez les différences. À partir de maintenant, vous êtes des passeurs de mémoire.
Ce témoignage eut un écho particulier pour les lycéens mirandais du projet Juste Humains, initié par Manuel Nérée, qui se sont rendus au mémorial Yad Vashem à Jérusalem en janvier dernier et qui ont compris leur rôle de passeurs de mémoires par leurs diverses actions et productions.
Texte et photos Christel San Nicolas
