.JPG)
Dès le premier coup d’œil dans la salle d’exposition, on est enveloppé de bleus, une belle lumière accueille le visiteur.. Marie-Noëlle nous transporte dans ses bleus que ce soit bleu foncé, bleu cobalt, bleu nuit, souvent cernés par du doré, ses œuvres sont remarquables par la finesse de ses sujets, son travail délicat et d’une grande précision lui demandent une concentration éprouvante mais qu’elle accomplie avec bonheur.
Rencontre :
JDG : Marie-Noëlle, je suis devant cette incroyable rosace que l’on retrouve à Notre-Dame de Paris, côté ouest, pourriez-vous expliquer sa réalisation…
MNR : « Il s’agit en effet, de la rosace de la façade du monument que j’ai traduit en miniature avec la technique de la miniature persane, c'est-à-dire gouache, aquarelle et coquille d’or , terme venant du Moyen Age, et de la renaissance, il s’agit de la poudre d’or amalgamée avec de la gomme arabique et présentée dans divers coquillages. Elles sont aujourd’hui présentées dans de petits godets de plastique. »
JDG : Qu’est ce que cela change dans votre façon de peindre
MNR : « Cela donne une texture onctueuse qui glisse ensuite sur le papier comme par magie. Après la construction géométrique, j’ai mis en place tout le dessin des ornementations, puis je passe les traits de crayons à l’aquarelle afin de fixer le dessin, la pose de l’or, le brunir à l’aide d’une pierre d’Agathe, on pose les aplats de couleurs de gouache et tout le travail du détail se refait avec l’aquarelle. Enfin, il faut cerner tous les motifs de noir avec un trait très fin ( style, un poil au bout du pinceau) afin de les faire ressortir. »
JDG : J’ai cru comprendre que cela représente un grand nombre d’heures ?
MNR : « En effet, cela représente 450 heures de travail confie Marie-Noëlle. En s’approchant, on observe dans le médaillon central la Vierge et l’Enfant, puis on devine les vertus et les vices ( tyrannie, désespoir, lâcheté etc ..) puis les signes astrologiques, et enfin les travaux des champs.Sur le côté, on distingue des miniatures dont le sujet est « L’amour de loin » en référence à l’auteur Amin Maalouf qui avait écrit un livret d’Opéra. Opéra joué au festival de Salzbourg en 2000 , puis au théâtre du Châtelet en 2001, lieu ou elle avait pu faire des photos, et donc travaillé sur le personnage de Jaufré Rudel, troubadour du XIIè siècle, en mettant en avant ce thème de « L’amour de loin ».C’est ainsi, que des ocres, des blancs, des jaunes, de bleus, sont les tons qui parcourent son travail . De plus, elle a officié comme photographe officiel au théâtre du Châtelet pendant 30 ans, et parallèlement, elle a photographié l’Andalousie, l’Ouzbekistan, la Syrie, sources d’inspiration pour ce travail d’art graphique de papier ciselé.
Parisienne d’origine normande, Marie-Noëlle découvre le Gers pour la première fois, et avoue qu’elle aime ce calme, ce côté apaisant, mais qu’elle a encore soif d’aventures et de découvertes de notre belle région.
Elle projette de refaire un cycle de miniatures persanes sur le thème de la légende de Persifal, et également un sujet sur Michel Ange, appréciant la Renaissance italienne, mais cette fois ci ce sera à travers des photographies. Une exposition étonnante qui entrainera le visiteur vers des horizons et légendes plus lointaines et mythiques, vers une autre culture brillante et dépaysante !
Exposition visible jusqu’au 22 septembre 2018 à la galerie l’Arcade à Saint-Clar, 2 place de la mairie.
Horaires : tous les jours de 10 h à 12 h 30 et de 16 h à 19 h, sauf les mardis et vendredis matins et dimanche de 15 h à 18 h.
Le vernissage a lieu ce soir, à 18 h 30
