« le Groupe socialiste au Sénat est-il socialiste » ?

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le mot de Gilles

« le Groupe socialiste au Sénat est-il socialiste » ?

Le Parti socialiste est dans une vraie difficulté.

Ce qui constitue son appareil et son ossature c'est une catégorie socioprofessionnelle qui a globalement basculé derrière Macron.

Elle a basculé dans cette droite moderniste parce qu'elle était à gauche simplement parce que la droite était complètement vieillotte.

Mais ces catégories socioprofessionnelles bénéficiaires de la globalisation sont naturellement portées vers la défense de leur patrimoine et de la réussite dont chacun de ses membres pense qu'elle est la sienne propre et qu'il ne la doit qu'à lui-même. C'est exactement d'ailleurs ce sur quoi le candidat a insisté pour se les attacher.

La politique du Parti socialiste sous perfusion Terranova depuis tant d'années, puisqu'il n'avait aucune réflexion propre, a consisté :
– à faire du sociétal, ce qui lui permettait d'avoir une image de gauche vis-à-vis d'une droite complètement arriérée ;
– et globalement à reprendre les positions politiques générales d'une Commission européenne dont le centre de gravité est une droite néolibérale moderniste, dont Pierre Moscovici est un bon représentant, tout en étant issu du Parti socialiste, comme l'ancien président de l'Organisation mondiale du commerce.

Mais le Parti socialiste dans ses profondeurs et dans son électorat ce ne sont pas les gagnants de la globalisation.

Le Parti socialiste représente une mosaïque très diversifiée de couches moyennes de la société qui ne sont pas dans les privilégiés, sans être dans les perdants les plus touchés par le phénomène de globalisation.

Mais, leur vote très divisé au moment du Traité constitutionnel européen, montre que lorsque le Parti socialiste accède aux responsabilités, il ne peut le faire qu'en agrégeant une partie de la gauche qui se considère parmi les victimes de la globalisation et de la politique de la Commission européenne.

Mais une bonne partie de la couche dirigeante intermédiaire de cet appareil et les groupes parlementaires, probablement assistants compris, si elle voit bien que Macron est défavorable à leur parti, a rigoureusement les yeux de Chimène pour la politique qu'il propose.

Son président déclare que « le Groupe socialiste au Sénat n'est pas dans l'opposition ».

Et, notamment les sénateurs et une bonne partie des nouveaux députés, pensent qu'ils ont été élus par des gens qui sont comme eux, des gagnants de la globalisation et ont un patrimoine plus ou moins important à défendre, notamment contre les salariés, ces ouvriers et ces employés qui sont quand même des gens pour qui on en fait beaucoup trop et qui sont finalement des profiteurs…

Sans comprendre que le seul avenir possible pour revenir aux affaires pour le Parti socialiste c'est de se tourner vers les couches sociales naturelles de la gauche c'est-à-dire les couches de travailleurs manuels et intellectuels.

Ils sont donc parfaitement isolés comme des bornes-témoins, ils sont au Sénat le « Groupe socialiste », mais ils ne représentent plus personne, plus personne !

Les couches qui, dans la société, sont derrière Emmanuel Macron n'ont que faire de ces mouches du coche, et les couches qui soutiennent la gauche n'ont que faire de ce qu'ils vont vite regarder comme des traîtres, qui ont fait passer leurs intérêts matériels avant les valeurs qu'ils étaient censé représenter.

S'ils ne redressent pas la barre, notamment à leur Conseil national ce week-end, puis dans la préparation de leur congrès prochain, et s'ils continuent sur cette voie, pour les Socialistes, le score de Benoit Hamon apparaîtra bientôt comme un inaccessible paradis perdu…

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