Europe: les dirigeants ne sont pas capables de faire face à cette crise

20275_1234757638121_3005070_n.jpg

Le mot de Gilles

UN VENT MAUVAIS BALAIE LES PAYS OCCIDENTAUX ...

Après les grandes crises, celles qui, dit-on, n'arrivent qu'une fois par siècle, celle de 1929, celle de 2008, on constate un vent mauvais qui balaie les pays occidentaux, et notamment l'Europe, lorsque les dirigeants ne sont pas capables de faire face a cette crise, comme c'est le cas une fois de plus. 
À partir d'une inquiétude profonde, d'une peur du déclassement, que rien dans la politique menée aujourd'hui ou hier par les dirigeants politiques de l'Europe, n'était, ni n'est, en mesure d'éteindre, on se tourne vers l'autre pour lui imputer la source de nos craintes ou de nos maux.
Nous sommes très loin de la violence du XXe siècle, loin des staliniens et des nazis. La guerre ne nous menace pas. Mais l'on voit bien en Europe centrale des gouvernements se constituer, qui ressemblent assez à ce que les années 30 avaient engendré. On voit la montée d'un populisme d'extrême droite, qui se répand, non seulement électoralement, mais aussi dans l'esprit public.

Je voudrais ne prendre ici qu'un exemple. Dans les années 70 et le début des années 80, les Brigades rouges, la Fraction armée rouge, ou Action directe, ont ensanglanté l'Europe de l'Ouest de nombreux attentats et assassinats ignobles. 
À chaque nouveau dirigeant politique, ou dirigeant d'entreprise, ou personnalité assassinée, des kilomètres de bla-bla étaient associés dans des textes de revendication, se réclamant, un jour, « du combat de la classe ouvrière », un autre jour du « socialisme », un autre jour encore du « communisme ».
Personne, à l'époque, n'a attaché aux délires produits par ces assassins un intérêt quelconque.
En fonction de quoi personne n'a exigé des intellectuels socialistes ou communistes, des syndicalistes, même les plus combatifs, de dire que tout cela ne se faisait « pas en leur nom ».

L'extrême droite se répand dans l'esprit public.

L'idée n'est venue à l'esprit de personne, de juger l'action de ces criminels à l'aune du contenu de leurs « revendications ». Il n'est venu à l'idée de personne de criminaliser les idées socialistes, les idées communistes ou l'idée syndicaliste, en considérant que ces crimes ignobles en étaient purement et simplement la continuité et l'application pratique.
Enfin, si, j'exagère un peu, l'extrême droite, le faisait. Elle était parfaitement isolée. Et dans quelques fanzines exprimait ce délire, sans aucun écho dans la société.
Aujourd'hui tout a changé. L'extrême droite domine le débat public. Et c'est dans une part beaucoup plus large de la société et surtout de la sphère médiatique et politique, beaucoup plus large que la seule extrême droite, que l'on regarde les revendications des ignobles tueurs de Daech, pour essayer d'en incriminer la faute à une partie de nos concitoyens. On leur enjoint de dire que ce n'est « pas en leur nom », on traque le geste ou le vêtement qui pourrait désigner, à défaut du coupable, son complice, conscient ou non, que l'on montera chaque jour sur le pavois médiatique.

Le « vivre ensemble » a toujours été la cible de l'extrême droite

Cela n'est évidemment pas sans conséquences pour le « vivre ensemble », qui a toujours été la cible de l'extrême droite.                                                                                       Mais je note qu'en dehors de quelques intellectuels, rares sont ceux qui ont noté cette différence dans notre société. Comme si tant de monde avait envie de le se laisser entraîner dans ce vent mauvais, qui apporte une réponse univoque à nos malheurs et à nos peurs, et contribue à donner un nom à notre dépression nationale. 
En réalité, c'est lui le malheur !

Publicité
Suggestion d'articles
Suggestion d'articles